Matthew Halsall – On The Go (2011)
Voilà un bel album, qui fonctionne agréablement, et même qui ne saurait déplaire, promis forcément à un grand succès, d’estime ou commercial, c’est selon les lois du hasard. Sorti en deux mille onze il a eu le temps de faire ses preuves et de séduire les amateurs, de jazz en général, mais surtout ceux qui penchent côté ECM, car l’album est bien poli, avec un beau son et de chouettes mélodies…
Peut-être n’est-il pas si original que ça, au fond, mais quelle efficacité, il vous scie les jambes et vous colle au mur avec maestria et dextérité, vite fait, impeccable. Oui, il est beau cet album, les compos obéissent sans doute à des recettes déjà éprouvées par les grands anciens, mais le jeune Matthew Halsall a eu la bonne idée de conserver les recettes et de les ressortir avec sagacité, c’est du très beau travail !
Il plaira sans doute même à ceux qui écoutent le jazz d’une seule oreille, ils seront happés par cette trame malicieusement fabriquée, et ne manqueront pas de tomber dans les filets du trompettiste, un gars de Manchester, qui n’a même pas pris la peine de descendre, et de s’installer à Londres. C’est pourtant là que tout est censé se passer, et bien non, la photo de pochette nous le montre en balade, la trompette à la bouche, pas très loin d’un pont où les gens se promènent…
Oui, il est beau cet album, et je ne saurais trop vous le recommander, car il ne peut que plaire, sauf si vous êtes rétif à la trompette, à la jeunesse ou à la musique, un méchant bonhomme quoi, ou bien encore une virago ! C’est un quintet à la manœuvre, Nat Birchall au saxo, Adam Fairhall au piano, Gavin Barras à la basse et Gaz Hughes à la batterie.
Mon exemplaire contient trois titres bonus placés à la fin de l’alboum, on dépasse l’heure de musique, sans s’en rendre compte et sans s’ennuyer, même si, répétons-le, il y a un air de déjà entendu dans cette musique, mais quelle bonne musique !