Tony Hymas – Oyaté (1990)
Ce double Cd au format « Long Box » est une réédition de deux mille cinq, d’une œuvre parue une première fois en quatre-vingt-dix. C’est un projet assez ambitieux, chaque volume tourne autour de l’heure, qui consiste à rendre hommage au grands chefs Indiens de l’épopée du « Far West », c’est également un voyage dans les cultures amérindiennes au travers de poèmes et de musiques anciennes et tribales, mais aussi modernes, incluant certaines formes d’électro et de musique symphonique.
Douze chefs et personnalités Indiennes sont évoquées, Crazy Horse, Manuelito, Satanta, Quanah Parker, Chief Joseph, Captain Jack, Black Kettle, Red Cloud, Geronimo, Lone Wolf, Cochise, Sitting Bull, toutes sont connues et respectées, un portait pour chacun est proposé sous la forme de poème, d’évocation ou autres…
Mais l’hommage est aussi celui d’une civilisation, d’un mode de vie, de cultures riches et authentiques qui ont dû lutter pour ne pas disparaître sous le poids de l’exploitation et du racisme. Tony Hymas va au-devant des artistes d’aujourd’hui qui sont porteurs des valeurs d’antan, en rencontrant les indiens du dakota, lakota, les shawnees, oneida et creeks, navajos, comanches, kiowas et apaches.
Ils participent à l’album, en voici quelques-uns, les poètes John Trudell et Barney Bush, les chanteuses Joanne Shenandoah, Bonnie Jo Hunt, le saxophoniste Jim Pepper, le flûtiste Carlos Nakai, les chanteurs Floyd « Red Crow » Westerman, Paul Ortega, Tom Bee, et d’autres encore...
Il y a énormément de participants, il est impossible de tous les citer. Ajoutons cependant quelques européens ajoutés en complément, Jeff Beck sur deux titres, Michel Doneda, Hugh Burns, Stuart Elliott, Mike Cooper, Ray Russell, Alan Hacker, Tony Coe, Chris Laurence, Lis Perry, David Cox… Pour cette édition de deux mille cinq il faut signaler que les illustrations et les dessins sont signés Moebius et les photographies sont de Guy le Querrec. On signale également que Crasy Horse a toujours refusé d’être photographié.
L’œuvre est colossale et connaîtra même une suite avec un second volume. Il faut souligner que les musiques sont toutefois assez disparates, bien sûr tout ce qui est musique traditionnelle a sa place ici, mais il y a pas mal de folk, de chansons, d’airs venus on ne sait d’où, mais toujours en rapport avec le thème.
C’est assez souvent épique, mais il y a des passages plutôt symphoniques assez nombreux, hélas un peu en décalage, genre musique de film, qui alourdissent à mon goût l’album. On y trouve également des airs country, et même quelques passages un peu électro d’époque. Un petit peu de rock ou de jazz également, bref c’est assez fourre-tout. Il y a aussi pas mal de poèmes et surtout des « spoken words ».
L’objet-livre est assez remarquable, très détaillé, il donne vie à l’œuvre que l’on écoute et l’accompagne en nous proposant une chouette documentation, pour le plaisir des mots et des yeux, bien entendu c’est chez "nato".
Il me semble avoir lu quelque part que Oyaté voulait dire « Visage », ce qui va avec tous ces portraits magnifiques.