James Francies - Purest Form (2021)
Voici "Purest Form" un album Blue Note signé par un musicien de la jeune génération, c’est le second album de la part de James Francies, tous les deux accueillis sur le prestigieux label. Vous imaginez bien que pareil honneur n’est accordé qu’à quelques musiciens d’exceptions, et là vous ne serez pas déçus, mais il faut également posséder un potentiel « vendeur » car, depuis le tournant pris au milieu des années soixante, le label lorgne bien souvent du côté des royalties.
James Francies joue des claviers électriques et aussi du piano, il est ici accompagné par les deux autres stars montantes du label, le saxophoniste Immanuel Wilkins et le vibraphoniste Joël Ross, trois musiciens virtuoses. Il y a une ribambelle d’autres accompagnateurs, on peut signaler le batteur Jeremy Dutton et le bassiste Burniss Travis III qui assurent la rythmique sur toutes les pistes.
Je ne m’attarde pas côté technique et savoir-faire où ça palpite dans tous les sens, mais plutôt sur le style de la musique dont j’ai déjà évoqué la tendance première, c’est-à-dire le goût de plaire et d’épater le public, alors ça penche vers un certain « jazz rock » que je rattacherais au Miles Davis des dernières années, sans les aspérités et les saillies, ce serait plutôt orienté vers un jazz assez « cocooning », douillet et confortable.
Mais il y a tout de même beaucoup de qualités dans les compos, dans l’équilibre entre les morceaux, les influences plus modernes de l’électro et d’un certain côté pop. Il y a une reprise de « My favorite Things », un peu étonnante, elle passe par son côté survolté, mais ne détrônera pas les versions de Coltrane, l’empreinte du géant est trop importante, d’où cette option un peu biaisée d’une version plutôt alternative.
Ce n’est sans doute pas ce qu’on retiendra le plus, plutôt « 713 », « Melting », «Eyes Wide Shut » avec Bilal, ou « Rose Water » avec Elliott Skinner au chant, on remarque également « Freedmen's Town » et son spoken word engagé, racontant l’histoire de la lutte des noirs américains. La troisième pièce « Transfiguration » résume assez bien l’album, avec les solos de James Francies et d’Immanuel Wilkins.
Un album bien agréable qui pourrait plaire à beaucoup, et avoir une petite place sous le sapin.