R+R=Now - Live (2021)
Plus tout à fait une nouveauté car il attend depuis un mois ou deux dans la pile, voici R+R=Now, un groupe Blue Note avec plein de stars qui avaient foiré leur premier album, même si tout n’y était pas mauvais, particulièrement la partie concernant Christian Scott Atunde Adjuah tout simplement extraordinaire à la trompette. Le maître d’œuvre, Robert Glasper, sans être vraiment responsable du fiasco avait pris cher, mais c’est plutôt Terrace Martin qui avait été dans la ligne de mire, abusant au-delà du raisonnable du vocoder, ce qui va bien dans la modération devient vite un procédé néfaste lorsqu’il tombe dans le systématisme.
Alors voici les mêmes, mais en « Live », à ceux déjà cités il faut ajouter Derrick Hodge à la basse, Taylor McFerrin aux synthés et Justin Tyson à la batterie. Pour être précis, Terrace Martin est au chant et au synthé également. Autant le dire d’emblée, l’essai est beaucoup mieux réussi, plus à l’avant l’immense Robert Glasper prend les choses en main et cette fois-ci pas d’impair, Terrace Martin nous livre une page sans défaut avec tact et délicatesse.
Les compos sont signées par la plupart des membres, on remarque une reprise de Kendrick Lamar « How Much A Dollar Cost » qui boucle la face une. Sur la première galette l’ambiance générale est plus aux ballades, aux rythmes lents, aux effets de toutes sortes qui drapent et enveloppent, en vous positionnant dans un écrin, ce qui, bien sûr, n’a rien d’inconfortable !
L’enregistrement s’est effectué alors que le groupe a joué pendant un mois au « Blue Note Jazz Club » de New York, on ressent la proximité et la chaleur du public, il n’y a donc rien d’étonnant à ce côté Lounge Bar un peu cosy qui respire ici, une musique qui peut s’accommoder d’un verre avec glaçon, d’une cigarette ou d’une conversation, tout va si ça va.
Sur « Needed You Still » face C, Omari Hardwick s’invite avec son flow et ça le fait bien, il faut dire que l’album avance crescendo, malin, jouant ses cartes les unes après les autres, ainsi la dernière face n’est pas la moins brillante avec l’excellent « Resting Warrior » qui se déploie sur vingt-cinq minutes, avec Terrace Martin au sax qui tient bien la route, le cœur à l’avant. Scott Atunde prend la suite au milieu des synthés et des claviers qui tapissent un petit monde tout autour, et surtout ce groove bien présent qui maintient la tension tout du long, avec ici ou là, une ou deux montées qui vont bien.
Un album qui va avec tout, pas exigeant du tout, à pied et en voiture, assis ou allongé, seul ou accompagné, alors que demander de mieux ?