Quand Roaring Forties est sorti, je fus déçu. C'était le premier album avec un long morceau où Hammill n'était pas à la hauteur. J'y reviendrai.
Sharply Unclear ouvre l'album et c'est très bon. Ça rock et les synthés percent. Une séquelle de The Noise , à peine. Enregistré tout de suite après la tournée de The Noise qui mena à l'album live : There Goes The Daylight, le groupe est tight. Une très bonne cut d'ouverture comme Hammil sait les faire.
THe Gift of Fire voit la réaparition de Jaxon à la flute et au sax. Et un nouveau venu dans l'entourage de Hammill le légendaire Simon Clarke (à l'orgue Hammond ) qui joua avec à peu près toutes les légendes des 60's. C'est le morceau de l'album, la perle, les saxs de Jaxon sont vraiment bons et l'orgue de Simon étend des nappes brûlantes. La voix de Hammill est entraînante et la mélodie est très belle. Le duo sax-orgue met le morceau à un niveau supérieur ! On tape du pied !
You Can't Want What You Always Get... (ces titres) est aussi très Noise avec le band dudit groupe plus Jaxon ! Le duo violon-sax catapulte le morceau dans du prog-Nadir. Ça c'est du prog fait avec le spirit de l'alter ego de Hammill, l'éternel adolescent de 16 ans : Nadir . Le titre est-il une satire du morceau des Stones ? (you can't always get what you want) Toujours est-il qu'Hammill plonge sans retenue, vocalement, et c'est bon . On aurait souhaité plus de Jaxon dans cet esprit tout au long de l'album aussi. Le morceau enchaîne subtilement avec ...If You Haven't Got It Yet. Il faut vraiment regarder la liste pour s'en apercevoir car , en fait c'est le même morceau mais le band jamme de façon spectaculaire avec Jaxon aux commandes ! C'est excellent. Manny Ellias a aussi une plus grande variété sur ses drums. Stuart se fait discret laissant la place au sax.
A Headlong Stretch commence comme si on était dans Pawn Hearts (côté2) avec Jaxon au sax, mais plus discret. On est en mer c'est clair. L'attaque de la chanson est faible, ce n'est pas Flight.
Même le chorus de voix, que Hammill réussit toujours, sonne “Under” de tout ce qu'il a fait. C'est mou tout cela. Et la suite avec Continental Drift n'améliore pas la situation. On sent que Hammill n'est pas très inspiré. The Twelve tombe dans le réchauffé , breaks saccadés, trop entendus et beaucoup mieux faits auparavant. Là on commence sérieusement à croire que la magie s'est envolée. Long Light a des réminiscences de The Fall Of The House Of Usher. Encore là du déjà-vu. Backwards Man a aussi l'air d'un très gros restant de Usher. As You Were qui suit s'étire sans intérêt. Or So I said qui clôt cette longue chanson de 20 minutes sonne comme une toune de Fripp sur Exposure : Mary ...(ou quelque chose comme ça.) On lâche un gros soupir de soulagement quand cette chanson finit et je me suis dit aussi ...Ça y est c'est le début de la fin. Hammill commence à se répéter et il ne s'en rend pas compte.
Après cette grosse déception: Your Tall Ship . Cela aurait pu être un grand morceau mais le drum de Manny est sans invention et tue une grande partie de l'intro et du morceau. Cela devient juste une chanson jolie sans vraiment d'envergure malgré le drum qui frise le ridicule. Ils sont juste deux, et Hammill réussit à sauver la chanson de la noyade. Il devient touchant à la fin.
Hammill chante “Look away in the roaring Forties”...oui effectivement il faut regarder ailleurs dans la production de la quarantaine rugissante de Hammill pour trouver un grand disque. Celui-ci reste sauvé par la première partie et se noie avec la longue chanson.
Dans la quarantaine hurlante, les dangereux quarantièmes rugissants ont provoqué bien des noyades. Hammill y perd une partie de son bateau mais réussit tout juste à sauver sa peau.