Sans doute l'une des collaborations les plus improbables de tous les temps : Daryl Hall, le blondinet du duo pop/soul Hall & Oates (souvenez-vous, Maneater, tout ça), s'associe avec Robert Fripp, le guitariste progressif qui vous emmerde tous.
Le résultat ? Un album de pop tordue mais de qualité, jamais inécoutable mais souvent imprévisible. Les Frippertronics peuvent débarquer à tout moment au milieu des jolies compositions de Hall (Babs and Babs en est un exemple presque caricatural tellement le raccord est fait à la tronçonneuse). Au milieu des titres les plus enlevés, comme la chanson-titre ou Something in 4/4 Time, on trouvera des ballades envoûtantes, du calibre d'un Todd Rundgren (Why Was It So Easy, Without Tears).
Conçu comme l'un des trois volets d'une trilogie comprenant également Exposure de Fripp (sur lequel Hall chante quelques titres) et le deuxième album solo de Peter Gabriel, Sacred Songs n'a pas à rougir face à ses deux contreparties, loin de là. Dire que ces bandes ont pourri pendant trois ans dans les tiroirs de RCA sous prétexte qu'elles n'étaient pas assez commerciales.
La pochette est d'une élégance rare, ce qui ne gâte rien.