Ouaip, encore du post-rock. Une rechute, en quelque sorte. Mais bon, un nouvel album de Tides from Nebula, c'est comme un dernier verre de vodka polonaise: ça ne se refuse pas. Donc, voici Safehaven, dernier né du quatuor de Varsovie.
J'ai souvent coutume de définir deux grandes tendances dans le post-rock: les ambiances "friches industrielles" quelque peu dépressives, où post-rock rime avec post-apo, et les ambiances stellaires, où il rime plutôt avec post-humanisme. Tides from Nebula entre dans la seconde catégorie, quelque part entre God Is an Astronaut et 65daysofstatic.
Sur Safehaven, on a huit pistes pour près de trois-quarts d'heure, soit une moyenne autour d'un peu plus de cinq minutes. Au reste, les morceaux sont tous assez bien calibrés autour de cette moyenne.
Je suppose que je ne surprendrai personne en annonçant que Safehaven ne révolutionne pas le genre. Les mauvaises langues diraient que seule l'illustration de la pochette, entre brutalisme et surréalisme, est originale.
On est certes dans les créneaux les plus classiques du genre: claviers cristallins sur fond de textures de guitare et de basse hypersaturées, montées en puissance entre envolées planantes et éruptions solaires blindées d'énergie. Tides from Nebula n'invente rien, mais sait interpréter à merveille ces gammes, avec un sens de la composition et de la mélodie.
Bon, j'avoue, je préfère nettement les morceaux qui poutrent un minimum. Faites sauter les supernovae, bon d'là! Dès que ça devient contemplatif – à part pour un break dans une piste ou pour une intro – je m'ennuie. Encore que, avec le post-rock, on n'est jamais à l'abri d'un final en fanfare.
En conclusion, Safehaven est un album bien fait, mais sans surprise, mais après tout, on s'en fout. C'est bien fait, c'est bourré de mélodie et d'images de galaxies intouchables, c'est beau. Voilà.
Ah oui, c'est sur Bandcamp, donc n'hésitez pas à aller y jeter une oreille.