Si Mark Shelton de Manilla Road est décédé en 2018, on peut toujours compter sur les Portugais d'Ironsword pour faire vivre son héritage, en 25 ans de carrière le groupe ne semble pas prêt de s'écarter de son influence principale et c'est encore plus vrai sur cet album qui contient deux morceaux avec Brian "Hellroadie" Patrick chanteur de ce groupe mythique sur sa dernière période. Soyons clair, même sans ce guest, l'ombre de Manilla Road plane sur chaque composition du disque, on se croirait même dans une version plus moderne de The Deluge (1986) ou Open The Gates (1985) avec une même recherche d'intensité épique et chaotique omniprésente sur la longueur de l'album ce qui le rend (presque) épuisant à l'écoute. Le trio Lusitanien use et abuse de rythmiques martiales qui poussent presque à la lassitude tant les compositions sont compactes et toutes formées dans le même moule, au passage je pense sincèrement que l'album aurait gagné à être raccourcis d'un ou deux morceaux. La vraie question est "oui mais lesquels?", car la force de ce disque est d'être foutrement bon et totalement jouissif pour qui aiment se prendre pour Conan Le Barbare, l'espace de quelques minutes. Des 5 albums enregistrés par le groupe, je pense qu'il s'agit de mon préféré, 6 mois après sa sortie je continue à me l'écouter avec un plaisir intact, Servants Of Steel est un de ces disques qui fout la patate, le son de batterie est énorme (ce qui n'a de loin pas toujours été le cas chez eux), seul le chant de son leader me rebute toujours un peu même s'il imite bien Mark Shelton sans en avoir la même profondeur et texture notamment dans les graves. Bref, vu comme c'est partie ce nouvel opus figurera dans les disques qui m'auront le plus marqué en cette année 2020, un putain de virus comme j'en voudrais plus souvent.
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