Non vraiment, je ne comprends pas... j'aime pas le noise, c'est un genre musical que je ne parviens pas à encadrer, je trouve le résultat trop aléatoire pour réellement proposer une expérience satisfaisante. Puis j'ai écouté Shortwave Nights et depuis, mes goûts musicaux sont confus.
Shortwave Nights est le premier album de Hiss Tracts, une collaboration entre David Bryant, membre de l’inénarrable monstre du post rock Godspeed You! Black Emperor et Kevin Doria, qui constitue un inconnu au bataillon pour ma personne, mais que certains ont entendu alors qu'il jouait pour le groupe Growing. Voilà pour les présentations, l'album maintenant.
De prime abord c'est évidemment cet artwork qui frappe, ce micro sur pied qui dépasse dans la grisaille, triste et esseulé, mais prêt à enregistrer les sons de ce monde vieilli et déprimé, et c'est à peu près ce que je ressens dès les premières secondes. On passe tout l'album à écouter le temps qui passe dans une usine encombrée de machines huileuses, cette nuit floue et désagréablement chaude, ce vieux monsieur qui souffle ce qui lui reste de joie de vivre dans son harmonica collant et qui nous raconte l'histoire de son triste sire d'oncle, pendant que son basset s'étale dans toute sa molle vieillesse en levant un regard fatigué... ô Temps, ne suspend pas trop ton vol non plus, car il faut avoir connu les affres du temps qui passe pour pouvoir réellement apprécier celui que l'on vit totalement dans sa prime jeunesse.
La beauté des sons de cet album réside dans le fait que ça a beau être du noise, c'est quand même une compilation de sons arrangés pour sentir un thème musical là-dedans, et un thème qui évolue tout au long du morceau comme le saurait faire n'importe quelle mélodie issue d'un bon album de post rock, mais ça reste toutefois un amalgame de percussions industrielles, de bruitages et d'enchaînements sonores pas toujours très invitants. Mais justement, j'aime beaucoup les sons industriels, l'idée d'un vieux hangar, de machines sentant le diesel, de peinture jaune qui s'écaille... je sais pas ça constitue un beau tableau du temps qui passe, inexorable, et n'est pas gentil avec tout le monde. Sacré temps, tu nous auras tous un jour. En tout cas merci d'avoir inspiré des artistes qui nous ont pondu un album dans lequel je parviens à retrouver tous ces sentiments, c'est sympa.
Bon eh bien... semble-t-il que je me sois expliqué l'intérêt que j'éprouve pour Shortwave Nights tout en vous l'expliquant, finalement. Je vais pouvoir retourner l'écouter en connaissance de cause, à présent. Ciao !