C’est Fred Bezies qui m’a fait découvrir IZAH et son album Sistere. Il me fait d’ailleurs parfois un peu peur, le Fred: si l’on excepte son quasi-fétichisme pour les distributions Linux, on a beaucoup de goûts similaires, surtout en matière de musique.
IZAH, c’est un groupe néerlandais qui fait du post-metal/doom très sombre, dominé par un chant growlé et des bandes-sons d’actualité, mais également des plages instrumentales très planantes. C’est mélange étonnant – et parfois terrifiant – entre une musique très mélodique et chant très agressif.
Une des caractéristiques les plus surprenantes de Sistere, c’est que l’album ne fait que quatre pistes. Oui, mais la plus courte fait plus de onze minutes et la plus longue dépasse la demi-heure. Au total, ce sont pas moins de septante-deux minutes de ce mélange que l’album propose à ses auditeurs téméraires.
Parce que oui, il faut s’accrocher: le chant death est particulièrement torturé – et difficilement supportable, quand on n’est pas un fan du genre – et quand les guitares se déchainent, elles ne font pas de quartier (particulièrement dans « Duality », titre qui définit d’ailleurs très bien cet album).
Mais, même au milieu de la boucherie, IZAH ne perd jamais complètement le sens de la mélodie et on a souvent l’impression que les hurlements surfent sur quelque chose d’indiciblement beau. Et puis il y a les parties ambiantes en elle-mêmes, souvent sous-tendues de bandes-sons qui parlent de tueurs en série.
IZAH n’en est pas à son coup d’essai: même si Sistere est son premier album, ils ont déjà plusieurs EP et splits à leur actif. Ça se sent: le genre, aussi curieux qu’il puisse paraître, est maîtrisé. Ce n’est pas exactement ma came préférée, mais je ne peux nier que c’est un album envoûtant, aux atmosphères complexes.
Je vous conseille donc d’aller d’abord jeter une oreille – longuement – sur le site Bandcamp du groupe pour vous faire une idée. Cela dit, en téléchargement numérique, Sistere ne coûte qu’un euro par piste – €4 pour l’album, donc.