J'ai découvert Ekova il y a de très nombreuses années, alors que j'étais inscrite au bibliobus de mon village où, chaque premier samedi du mois, j'allais faire le plein de bouquins et de cd's pour avoir de quoi occuper mes week-end de collégienne solitaire et impopulaire.
L'avantage du bibliobus, c'est qu'il renouvèle régulièrement ses stocks et propose un très un large choix de musiques que l'on n'a pas forcément l'occasion d'écouter. Avant qu'internet ne fasse son entrée dans à peu près tous les foyers, trouver de la musique qui sorte de l'ordinaire demandait un minimum de recherche et pas mal de patience. Je pouvais ainsi passer des heures à fouiner dans les bacs à la recherche de nouveautés, en particulier dans la section "Fusion des styles".
Un jour, l'une des employée du "bbb" (ils étaient trois en tout et fort sympathiques d'ailleurs) qui connaissait mes goûts et mes préférences m'a sorti ce cd "Space Lullabies" de je ne sais où, en me disant de sa voix timide que cela allait sans aucun doute me plaire.
J'étais touchée par cette délicate attention d'autant plus que, comme elle l'avait prédit, j'ai carrément adoré le disque. Son atmosphère à la fois sombre et onirique, ses guitares manouches mélangées à des rythmes orientaux et des sons électroniques tout droit venus d'une autre dimension, sans compter la voix claire et envoûtante de la chanteuse Dierdre Dubois...
"Space Lullabies" est une perle d'étrangeté et de dépaysement, les mélodies sont toutes différentes, parfois très douces (le merveilleux "In the Garden" final), parfois endiablées ("Siip Siip"), parfois transcendantes ("The Chase"), parfois même angoissantes ("The Storm")...mais il émane de chacune d'elles la même sensation d'apesanteur.
Ce disque sonne comme une espèce de conte futuriste, il nous fait entrer dans un univers à la fois féerique et cauchemardesque où l'organique flirte avec l’électronique. Il en résulte un son très dense et très particulier qui m'a complètement séduit, et c'est toujours avec un mélange de plaisir et de nostalgie que je réécoute cet album.
Ainsi, j'en profite pour rendre hommage à la gentille biblio(bus)thécaire mélomane qui a un beau jour bravé sa timidité pour me faire découvrir Ekova et tant d'autres par la suite, juste comme ça, pour le plaisir de l'échange et du partage.

RachelHélène
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le 14 août 2016

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