Après les débuts de son projet solo Darkel, Jean-Benoît Dunckel ne laisse pas tomber l’affaire et continue d’explorer les différentes facettes de la musique electro/pop. La moitié du duo mythique Air s’épaule cette fois-ci du musicien islandais Barði Jóhannsson pour former Starwalker. Après un Ep sorti en 2014, il est temps pour ce nouveau duo de passer aux choses sérieuses avec un premier album éponyme. Le projet est risqué tant les dernières escapades de Jean-Benoît Dunckel se suivent et se ressemblent…
Un AIR de déjà vu…
Après ce jeu de mot facile, décortiquons un peu plus la musique de Starwalker. Délicate, envoûtante, sensible et efficace, elle ne va pas dépayser les fans de Air. La comparaison semble simple, mais c’est pourtant ce qui frappe en premier après l’écoute de « Demeter », « Le Président » et « Blue Hawaii ». Les arrangements sur les voix sont assez semblables à ce qu’a pu faire le duo versaillais, ce qui est également le cas de cette musique lancinante et psychédélique aux petits oignons. Mais alors, Starwalker ne souffre-t-il pas de sa comparaison avec Air ? Bien évidemment, comment dire le contraire ? Tout ce que l’on entend dans ce premier album nous ramène irrémédiablement aux plus belles heures du duo que forme Jean-Benoît Dunckel avec Nicolas Godin.
Radio friendly
On pourrait se demander ce que Starwalker peut nous proposer de nouveau. Pas grand chose en réalité. Ce n’est pas tant que les morceaux sont ratés, il s’agit plus d’un manque de pêche et d’originalité. Quand ça ne sonne pas comme du Air, les morceaux sonnent comme le Random Access Memory des Daft Punk (« Radio ») ou comme un ersatz de Tame Impala (« Everybody’s Got Their Own Way »). Mais si il y a bien une chose que l’on n’enlèvera pas au premier album de Starwalker, c’est son honnêteté et la simplicité qui en résulte. Avec une certaine candeur, le groupe propose des paroles sans prise de tête pour une musique moins alambiquée que ce que l’on aurait pu attendre. « Everybody’s Got Their Own Way » est le titre central de l’album et donne bon espoir sur ce dont est capable le duo. Plus décomplexé que le reste des autres morceaux de l’album, la bouffée d’opium qu’il nous propose est des plus agréables.
Volontairement candide, ce premier album est une petite déception. Non pas que l’on attendait grand chose de cette collaboration, mais un peu plus de prises de risque aurait été appréciable. L’ensemble du disque sonne assez mollement dans nos caboches et ne fait que ravivez les plus belles musiques de Air dans nos mémoires. Difficile de s’émanciper, c’est certainement le plus gros souci de Starwalker. Trouver une identité plus claire et assumée. Bien que plus pop et efficace, ce premier album a bien du mal à convaincre…
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