Tao of the Devil
6.8
Tao of the Devil

Album de Brant Bjork (2016)

Et à la fin, il restera BRANT BJORK… Plus de 20 ans après l’expérience Kyuss, le stakhanoviste stoner nous revient, fidèle à lui même et avec une régularité quasi métronomique (tous les deux ans), pour son onzième opus en solo “Tao of The Devil”, signe d’une longévité qui force le respect. Les metalheads avait Lemmy et Motörhead, les fans de stoner peuvent désormais compter sur Brant Bjork.


Alors qu’attendre d’une telle livraison ? Rien d’autre si ce n’est le plaisir de retrouver son chant nonchalant plaqué sur des grooves chauds, des riffs lents et lourds, un son laid-back invitant à se prélasser tel un lézard sur le sable chaud du désert de Mojave.


Pour autant, après les habitudes retrouvées, on découvre une nouvelle couleur classic rock à ses compositions. En effet Mr Cool a dû se repasser ses vieilles cassettes 70’s dans son pick up pendant l’écriture de cet album. La pochette (assez laide soit dit en passant) nous donne déjà un indice avec son logo aerosmithien. Le titre “Humble Pie” (un hommage au groupe de Marriot ?) sonne comme le blues rock de Foghat ou de Mountain, et sur “Green Heen, BRANT BJORK plaque un chant bluesy sur un canevas sabbathien.


C’est définitivement sur la chanson éponyme que cette tonalité blues est parfaitement digérée, où la greffe prend à merveille entre cette lamentation bleue sombre (“I’ve got the blues deep in my bones”, sublime) et la rythmique hypnotique si chère à notre low desert punk. Sur ce titre, BRANT BJORK se mue en un véritable chamane vous invitant à explorer le plus profond de votre âme grâce à son psychotrope musical. D’autres influences seventies telles que Santana, Funkadelic et leur funk psychédélique, se profilent sur le magnifique “Dave’s War” et la remuante jam (“Evening Jam”), clôturant l’album dans un trip cosmique funk psyché servi sur 14 minutes. Et à l’atterrissage vous n’aurez qu’une envie, c’est de revivre le voyage en concert….


Alors bien sûr, le low desert punk est malin et le single totem “Stackt” rassurera les fans avides de stéréotypes stoner – jusque dans le clip – puis ils apprécieront ensuite les modèles du genre que sont “Luvin” et “Biker 2”. Mais jamais un album de BRANT BJORK n’a sonné aussi bien exécuté et produit, en contradiction avec ses précédentes productions typées DIY.


Ce cru 2016, admirablement exécuté, rassurera les fans de la première heure du gourou stoner (Bjork fait du Bjork) mais c’est dans ses nuances blues que l’album se révèle être une agréable surprise ne serait ce que pour cette chanson éponyme, où, à lui seul, Brant Bjork déplace le rock du Delta au beau milieu des cactus. Chaudement ténébreux.


http://theheavychronicles.com/2016/11/brant-bjork-tao-of-the-devil/

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le 6 nov. 2016

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