Surf Solar - Je me réveille dans une pièce étrange, très vite les moteurs commencent à chauffer et c'est le décollage. Le bruit du moteur et la sensation d'accélération sont assez effrayants au début ; finalement, rassuré par le rythme régulier, je m'abandonne dans la contemplation de ces images que m'offre le hublot... Voilà que je dépasse une vieille navette spatiale... allemande ? Stratosfear, elle ne reste pas longtemps dans mon champ de vision. Je monte plus haut, toujours plus haut... Quelle est cette tache rouge sur noir, là-haut ? Aerodynamic, hein ? Elle est bientôt loin en dessous de moi... La porte de l'ennemi est en bas me dit Ender, la Terre serait-elle donc au dessus de moi ? Peu importe la Terre, elle est déjà bien loin... Peu importent le rythme qui s'est fait plus sauvage, et les bruits de moteurs qui s'intensifient... Seul compte ce vide, qui enveloppe comme un cocon la poussière d'étoile qu'est mon vaisseau...
Rough Steez - Me voilà arrivé sur une planète étrange. Les autochtones entament ce qu'on pourrait rapprocher d'une danse tribale. Je crois au début que c'est leur façon de m'accueillir, mais ils ne semblent pas se concentrer sur moi particulièrement. Ils produisent des bruits avec leur corps, et ces bruits sont un peu métalliques, sont-ce des robots ou des cyborgs ? Quoi qu'il en soit, cette danse est bien entraînante, et difficile de ne pas taper du pied.
The Lisbon Maru - Les rythmes ont changé, la danse avait en fait pour but de faire apparaître un dieu. Il a quelque chose de lovecraftien, d'océanesque. J'entendrais presque mon grand-père portugais me chuchoter à l'oreille : "Um peixe". Il met du temps à se matérialiser pleinement dans notre plan de réalité, mais une fois que c'est fait, mon souffle refuse de sortir de mes poumons : il est magnifique et terrifiant à la fois. Puis l'inconcevable se produit : les extraterrestres entament une marche à la batterie, et tuent le dieu, comme si de rien n'était. Ils se nourrissent de sa chair, et leur aura grandit.
Olympians - Les voilà repartis, grands et fiers. Ils m'emmènent découvrir leur domaine. Traduit dans notre langue, le nom de leur planète serait Olympia, sans doute. Après un long tunnel, une vue panoramique. Tours d'opaline reliées par des passerelles en cristal. Dômes aériens, la vue a quelque chose de vertigineux. Mes guides ne se sont pas arrêtés de danser depuis la rencontre, peut-être est-ce ainsi qu'ils vivent. Mais il faut quitter ce paradis, la visite n'est pas finie.
Phantom Limb - Je visite maintenant des usines souterraines. Ambiance plus sombre, ça glougloute et ça grésille de partout. Peut-être est-ce leur danse qui alimente la planète en énergie ? Je crois que c'est ce qu'ils veulent me montrer. De plus en plus d'idées passent d'eux à moi, la plupart du temps sous forme d'images, qui s'impriment directement dans mon esprit. La visite me laisse tout de même quelques frissons dans la nuque.
Space Mountain - Me voilà reparti, cette fois-ci le vaisseau est très lent au démarrage, comme si l'attraction de la planète était plus forte. Mais, une fois la planète au loin, la même sensation qu'à l'aller m'envahit et... s'enfuit. Les moteurs se sont arrêtés, nous sommes à la dérive dans l'espace. Et ce son, rappelant une guitare électrique, qui arrive, vient prendre toute la place et nous emmène, contre notre volonté, vers l'Ouest (oui, ça doit être l'Ouest), serait-ce un courant de l'espace ? L'espace est vide, disent les astrophysiciens. Jamais homme ne s'est plus trompé ! L'espace est plein, l'espace est chaud, l'espace est couleur, l'espace n'est que bruit. Mais voilà que la guitare nous anesthésie, le courant faiblit, où allons-nous nous échouer...
Flight of the Feathered Serpent - Un nouveau rythme nous prend sur son dos et nous fait changer de cap, il se met à chanter, toujours la même mélodie, 12 notes. Est-ce là un serpent ? Si oui, il mériterait qu'on l'appelle Quetzalcóatl, ou Léviathan. Serait-il cousin avec les baleines de l'espace, si chères à Gojira ? Il arrête de chanter, et finit par parler. Sa propre langue bien sûr. Pendant une fraction de seconde, j'ai rêvé que je pourrais comprendre le Quetzalcóatl. Tant pis, les réponses attendront : Le voilà qui entame son long chant d'adieu, je perçois enfin les nuances, et je laisse couler une larme, une seule. Me revoilà sur Terre, sans qu'on sache trop comment elle est arrivée là.