Si vous avez déjà vu Malcom X, un prince à New York, plus récemment Luke Cage ou dans une moindre mesure the Get Down, il est facile d'imaginer les débuts de ce groupe. George Clinton, travaillant dans un salon de coiffure afro, il y répétait avec ses potes dans l'arrière boutique, à l'écart du "tintamarre" ambiant des street corners qui chantaient à tous bouts de rues. Y a pas loin à imaginer que leur style provient non seulement de cet isolement par rapport à la foultitude de formations, que dans l'ambiance macho et gouailleuse de ces endroits situés au centre de la culture afro-américaine.
C'est quand même marrant, quand on a une notion de tous les noms qui vont aller et venir dans le collectif P-Funk, de se rendre compte que la plupart de ceux qui resteront le plus longtemps sont déjà là. On peut chipoter quant à l'absence de Bernie Worrell (quand même) et Bootsy Collins (beaucoup plus tard), deux gros façonneurs du son de la troupe, reste que l'essence de leur funk particulier coule déjà à flot dans cette compilation de divers EP sortis entre 67 et 68. A savoir qu'Eddie Hazel, encore mineur assure discrètement quelques parties de guitare, j'imagine pour les morceaux les plus tardifs.
Sachant que la plupart des morceaux seront repris par Funkadelic ou Parliament dans des versions plus sophistiquées, on peut aisément comprendre que l'écriture des chansons est déjà très au point. La plupart des gens préfèreront les suivantes, d'autres pencheront en faveur de celles ci, moi j'aime les deux même si j'écoute moins les autres depuis que j'ai ce disque.