Sorti en 2003, “The Burden Of Hope” est le premier album de Grails. Pour fêter les vingt ans du disque, le label Neurot a décidé de ressortir ce disque qui lancera une longue carrière, riche et toujours d’actualité. L’occasion de se replonger dans un disque magnifique, un disque qui signe donc le début de la carrière d’un groupe qui, je dois vous l’avouer, m’est cher.
Steve Von Till, membre de Neurosis, Harvestman et fondateur du label Neurot affirme que pour lui, “The Burden Of Hope” est l’un de ses disques préférés du catalogue Neurot. Et il faut avouer que je ne suis pas loin de partager cet avis, et ce, malgré l’énorme qualité des productions sorties sur le label.
Une petite mise en contexte s’impose, en 2003, les groupes Godspeed You! Black Emperor ou Mogwaï ont le vent en poupe, considérés par beaucoup et à juste titre comme les fers de lance d’un mouvement post-rock en plein essor. Nombreux sont les groupes ayant suivi le pas en s’inspirant (parfois trop) de ces formations majeures. Et c’est là où Grails a su tirer son épingle du jeu. Car le groupe a su trouver sa propre voix, son style, en ajoutant une touche folk à son univers.
Ainsi, soutenu par des violons frissonnants ou un piano subtil, les titres de Grails semblent nous plonger dans une forme d’americana transcendée, un univers touchant, débordant de beauté.
On plonge ainsi dans un univers paisible, éblouissant d’élégance, un univers qui saura être fort et puissant à dessein. Développant ainsi une énergie capable de donner la chair de poule, d’arracher une petite larme, de charmer l’auditeur, de le submerger d’une beauté absolue.
Le titre “Burden Of Hope” en est l’exemple parfait, tout ce que l’on vient de décrire est concentré dans ce titre incroyable, qui ouvre l’histoire de Grails d’une façon fabuleuse.
“Lord I Hate Your Day” jouera le rôle de transition tout en douceur vers “The Deed” titre envoûtant de par sa beauté rageuse.
Autre titre manquant, “Space Prophet Dogon”, reprise du morceau composé par Sun City Girls (1990), hypnotique et puissant, une sorte de trance folk que Grails aura su s’approprier en sachant rendre hommage à ce titre stupéfiant.
Chaque titre se complète, en variant les émotions, multipliant les sensations
Mélodiquement, l’album “The Burden Oh Hope” est d’une richesse rare, chaque titre vise juste, réussit à toucher la corde sensible, impressionne, et séduit.
“White Flag” saura être un titre intense, une longue marche vers un dénouement fascinant pour laisser place à “Canyon Hymn”, qui résonne encore comme un titre phénoménal, un chef d’œuvre mettant (malheureusement) fin à un album plus que maîtrisé, un album incroyablement intense.
Un album incroyable, inoubliable et qui en se voyant réédité, aura une nouvelle fois la chance de toucher nos cœurs et redevenir 20 ans plus tard une œuvre magnifique et incontournable.
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