Un chef d'oeuvre à ne pas mettre entre toutes les oreilles

Attention, ce disque de Diamanda Galas s'adresse à un public extrêmement averti ! Cette considération mise à part, ce double album, intitulé The Divine Punishment and Saint Of The Pit (soit deux albums en un), est indéniablement l'un des chefs d'oeuvre du style gothique, au même titre que le "célèbre" Within the Realm of a Dying Sun de Dead Can Dance.

La comparaison entre l'artiste américaine et le duo "heavenly" n'est pas galvaudée. En effet, Diamanda Galas est le double maléfique de Lisa Gerrard ("l'antélisa" en quelque sorte). Dotée d'une voix extraordinaire qui n'a rien à envier à sa consoeur australienne, la "Diva des dépossédés" en fait un usage diamétralement opposé : elle la torture, la déforme, la multiplie au point de la rendre totalement inhumaine (la fin du premier morceau est, de ce point de vue, particulièrement révélatrice). En d'autres termes, si le timbre vocal de Lisa Gerrard évoque indubitablement les cieux, celui de la "Serpenta" renvoie aux profondeurs de la terre, au Diable et à ses différentes incarnations. Le chant est ainsi au centre de The Divine Punishment and Saint of The Pit. Les orchestrations sont, par conséquent, réduites au minimum (on entend parfois quelques notes de piano, un synthétiseur ou des bruits difficiles à identifier). Toutefois, cette discrétion dans les arrangements ne nuit en rien à l'oeuvre proprement dite, la voix de Diamanda se suffisant à elle-même. Mieux encore, l'épure instrumentale confère au disque un aspect intemporel, voire immortel pour rester dans la thématique gothique.

En conclusion, ce disque, fascinant de bout en bout, est susceptible de plaire aux auditeurs sensibles à la musique sombre et expérimentale. Il ne peut en tout état de cause laisser personne indifférent.