The Journey Inside (OST) par SnakePlissken
Parfois, le talent vient se nicher là où on ne l'attend pas (et où on ne risque pas de le trouver). The Journey Inside est un moyen métrage IMAX promotionnel à la gloire du processeur Pentium financé par Intel, totalement oublié aujourd'hui. Ne reculant devant aucune dépense, le fondeur de puces produit en 1994 ce film d'aventures dans lequel un gamin sauve l'humanité en empêchant des extra-terrestres de saboter la clef de notre futur spatial (le Pentium donc, vous savez, ce processeur qui se trompait dans les divisions - salauds d'aliens). Le projet est entièrement conçu dans l'esprit alors déjà mort des productions des années 80, notamment au niveau des effets spéciaux, majoritairement optiques, et, point qui nous intéresse ici, de la musique.
David Shire, avant d'être sorti du placard en 2007 par David Fincher pour Zodiac, a connu son heure de gloire principalement dans les années 70 (écoutez-moi ceci, je vous prie : https://www.youtube.com/watch?v=5kYR3lxQti4), avant de sombrer dans l'oubli des productions TV dans les années 90. De son propre aveu, malgré son envie, on ne lui a jamais laissé l'occasion de s'exprimer dans le gros symphonique d'aventure à la John Williams, sauf pour Return to Oz, et, donc, l'oublié The Journey Inside.
Et il faut convenir que c'est bien dommage, parce que le compositeur aurait pu tenir le rang parmi ces compositions typiques des productions familiales de l'époque signées Spielberg ou de leurs clones. Pas au niveau du maître Williams bien sûr. Mais largement au niveau d'un Bruce Broughton par exemple.
En un peu moins de 40 minutes, le score retrouve donc le souffle aventureux de l'époque, avec un thème héroïque et optimiste, de l'action, des moments gentiment plus inquiétants pour les aliens, des morceaux qui prennent le temps de se déployer, le tout joué par un orchestre de taille respectable et parfois un chœur dont on s'étonne d'appendre qu'il est synthétique. J'ai particulièrement apprécié le jeu des bois.
Une petite perle sortie de nulle part, déjà anachronique lors de sa sortie, et qui rassasiera les béophiles nostalgiques de la grande période des années 80.