Ceremony: The L-Shaped Man (2015)

Le groupe californien de Rohnert Park nous surprend avec un changement musical drastique à chaque sortie d’album, et il n’est pas des moindres avec The L-Shaped Man. Le groupe avait débuté leur carrière en 2006 avec le célèbre Violence, Violence qui dévoilait un caractère pour le moins… violent du groupe : leur musique nous baignait dans une ambiance punk des années 80 avec des riffs lourds, rapides et étourdissants. Puis doucement le groupe se rétractait dans un style plus hardcore punk qui se clôtura avec la sortie de Zoo en 2012. Nous sommes en 2015 et Ceremony marque un nouveau départ. Leur passé dans la powerviolence et le hardcore passe complètement à la trappe en nous dévoilant un LP aux profondes influences de Joy Division.

The L-Shaped Man débute avec une introduction éthérée au piano qui s’accompagne des murmures de Ross Farrar. « Exit Fears » lance ensuite le fil conducteur de l’album avec une basse à l’avant qui ajoute une teinte d’émotion et de profondeur à la voix du chanteur, la guitare quant à elle se fond dans cette ambiance enveloppante. A l’inverse des cris/grognements punk de Ross Farrar sur les précédents opus, sa voix survole ce cocktail musical tel un drone et dévoile pour la première fois la vulnérabilité du chanteur. Dans une atmosphère tamisée et lente, Ceremony ne manque pas pour autant d’énergie et arrive à redonner de la vitalité aux pionniers Joy Division, surtout avec « Bleeder ». En revanche, « Root of the World » créé une légère coupure et nous ramène dans l’enchevêtrement du passé.

The L-Shaped Man, album hommage à Joy Division, apparaît comme un ovni dans la discographie de Ceremony. Leur appartenance au mouvement hardcore n’est plus qu’un lointain souvenir : les californiens nous plongent désormais dans un abysse émotionnel post-punk dont on n’en ressort pas indemne.

Chansons préférées : Bleeder, The Separation

Note : 7/10