Dans The Life & Death of Scenery, le monde tel qu’on le connait n’est plus, la culture a été éradiquée et la survie a pris le pas sur l’art. Dans ce cauchemar de société, les livres ont été brûlés, les vinyles fondus, et le moindre sifflement est puni par notre bien-aimée guillotine.
Mr Lif, légende du label Def Jux, est ici Le Scribe, fantasque personnage et défenseur d’une culture perdue, rappelant aux survivants la puissance de l’art, cette qualité humaine immuable. S’inspirant de 1984 ou de Fahrenheit 451, cet univers produit et rappé nous rappelle l’importance des mouvements artistiques dans un monde favorisant de plus en plus cette triste logique mercantile, et nous emmène dans un univers parallèle et post-apocalyptique qui fait froid dans le dos.
Formidablement raconté par Lif et ses invités (Insight, Gonjasufi, Chester Watson, Akrobatik), ce monde imaginé prend naturellement forme avec le travail de L’Orange, producteur déjà habitué à ces univers cinématographiques dans lesquels l’imagination prend le dessus. The Life & Death of Scenery est un disque fort, en messages, en originalité comme en musicalité, et nous appelle à la réflexion sur l’évolution de notre monde. Même si un tel scénario apparaît presqu’impossible, pensons aux dangers et aux potentialités d’une évolution comme celle-ci. Et écoutons, regardons, voyageons, avant qu’il ne soit trop tard pour le faire.