A l’écoute de The Machine That Made Us on se rendra vite compte que le temps n’a, en fin de compte, pas été véritablement un handicap. Il aura permis à la musique du groupe de s’affiner encore un peu. Les anglais ont pris le temps de façonner cette pop classique avec un soin tout particulier pour construire cette petite cathédrale pop en bons architectes du son, faisant de chaque titre un petit monument de sophistication à ranger au patrimoine de la musique pop « millésime 2017 ».
Comme The Divine Comedy, Radiohead, Flaming Lips ou Mercury Rev il y a une décennie ou deux, Flotation Toy Warning confirme que son premier album n’était pas qu’un simple coup de génie artistique, qu’un chef-d’œuvre noyé dans l’océan pop, mais bien le début d’une belle aventure musicale qui a juste mis 13 ans avant de se poursuivre.
La grande réussite de ce pari aura donc été de maintenir le cap malgré les aléas, malgré les contraintes, pour constater que le talent ne s’est pas perdu en route. Les mélodies sont plus belles et plus tristes que jamais, les constructions d’une richesse incroyable, la voix de Paul Carter est toujours aussi bouleversante et les arrangements sont à tomber.
Album d’une langueur délicieuse, aux titres longs et mais jamais ennuyeux, The Machine That Made Us laissera entrevoir au fil des écoutes les reflets de sa beauté et de sa richesse… Un disque presque hors du temps, hors des modes qui ne changera sans doute rien au statut du groupe mais qui aura réjoui bon nombre d’amateurs de pop indé en 2017. https://www.benzinemag.net/