Clifford Thornton – The Panther And The Lash (1970)
Encore un magnifique album qui arrive, également cité sur FJMt°, en effet la température monte encore avec « The Panther and The Lash » du Clifford Thornton Quartet. Voici les musiciens en gardant l’ordre et l’énoncé de la pochette : Noël McGhie, percussion – Beb Guérin, contrebasse – François Tusques, piano, celeste, balafon, maracas – Clifford Thornton, cornet, shenai, valve trombone, maracas, piano. Quatre photos au verso de la pochette et indiqué : Live Concert At « La Maison de la Radio » (ORTF) Paris – November 7, 1970.
Le titre de l’album que l’on pourrait traduire par « La panthère et le fouet » ou « De la Panthère et du Fouet » ce qui sonne peut-être mieux, fait référence au poète noir américain Langston Hughes qui traversa le siècle dernier, et qui écrivit son ultime recueil de vers en le nommant ainsi. Il dénonce la politique raciale telle qu’elle existait encore dans les années soixante. Ces poèmes sont des références absolues pour Clifford Thornton qui se verra catalogué en tant que « Black Panther » par… les autorités françaises qui procèderont à son expulsion, si mes souvenirs sont bons.
Il faut dire que Clifford Thornton a participé à l’aventure « BYG Actuel » et qu’il a enregistré le volume vingt-trois de la série qui se nomme « Ketchoua », du nom de la grande mosquée située dans la casbah d'Alger. Celle-ci inspire à Clifford une intense et profonde méditation sur la quiétude, la condition de l'homme et l'importance des racines, à maints égards cet album introspectif et même philosophique, nous plonge dans le questionnement, entre rêve et réalité.
« The Panther and The Lash » possède une première face absolument merveilleuse, avec deux titres du saxophoniste absolument tripant, « Huey is Free » et « El Fath » qui sont d’un accès évident et immédiat. C’est engagé bien sûr, Huey c’est « Huey P. Newton » le fondateur des Black Panthers à qui est dédicacé cette pièce, Malcom X n’est pas loin non plus. Ils sont fûtés ces personnels des Renseignements Généraux, quel flair !
Bon arrêtons de rigoler car face deux François Tusques envoie également la sauce avec « Tout le Pouvoir au Peuple » qui ouvre la seconde face, suivi de « Paysage Désolé » et de « Right On ». Deux hommages à l’Afrique pour finir, « Shango/Aba l’Ogun » et « Mahiya Illa Zalab » un traditionnel tunisien, je pense.
La discographie de Clifford Thornton n’est pas immense, mais je souligne également un autre album enregistré en compagnie de la J.C.O.A. (Jazz Composer’s orchestra) « The Gardens Of Harlem » avec plein de gens formidables, une liste qui n’en finit pas…