The Quiet Resistance par LoutrePerfide
Dès l'aperçu de la pochette du disque, le ton est donné, on est en plein trip Underworld et a fortiori dans la délicatesse et feutré. Le groupe s'inspire sans vergogne de The Gathering, Evanescence, Rammstein avec le featuring de Heli Reissenweber (Stahlzeit groupe de reprises de Rammstein) ou même du Porcupine Tree. Vous me direz, avec autant de références, le résultat peut-être intéressant à écouter et vous aurez en partie raison.
Le groupe nous propose ici un album très largement supérieur à ces 2 prédécesseurs en tous points. La voix de Manda Ophuis est enfin à la hauteur des ambitions du groupe même si elle singe un peu trop Anneke van Giersbergen lors de ses envolées lyriques. La production reste légère et à la mode, la guitare et la voix sont surmixés, les passages électro sont trop sous exploités pour être intéressants et on a vraiment l'impression d'écouter du déjà entendu sur certains riffs et refrains. Certains exemples sont particulièrement parlants comme sur Afterlife qui fleure bon la période Fallen tout comme la plupart des duos de l'album qui y font indubitablement référence.
Au niveau copy-paste, If You Could entonne directement le refrain du sublime Kneel And Disconnect de Porcupine Tree, Allein sonne comme du sous-Rammstein, Whenever frôle le ridicule au niveau des paroles, High Enough emprunte sa transition à la pop la plus mièvre et Say n'aura pas démérité en lieu et place de Bring Me to Life. Autant d'exemples de repompages qui auraient pu faire craindre le pire mais le groupe s'en moque éperdument et montre ce qu'il sait faire en matière de titres marquants.
Nous ne sommes pourtant pas en face d'un Evanescence-light ni même d'une extension de We Are The Fallen, le groupe sait aussi se faire violence et s'extirper un peu des clichés et autres cahiers des charges du genre. Certains titres sont exemplaires et méritent largement une écoute intensive comme Caught In The Middle (classique mais très bien produit et punchy comme il faut), It's Over (qui montre que Manda Ophuis peut aussi éviter le clonage), Rush (pur single potentiel) et Release Me qui commence pourtant bien mal avec ses relents Dn'B.
Il est difficile de ne pas taxer ce groupe d'opportunisme et de tenter de prendre la place vacante d'Evanescence après leur plutôt médiocre dernier album. Pourtant ce serait faire un mauvais procès à ce groupe qui parvient à se faire une petite place au soleil grâce à quelques très bons titres et une constance désarmante sur l'intégralité de l'album. Malgré quelques grosses erreurs de parcours, le groupe voit enfin ses efforts payer au niveau de la voix et de la production. Il ne leur manque pas grand chose pour devenir plus connus, à voir néanmoins si il ne se sont pas trompés de décennie afin d'y parvenir...