Eyvind Kang – The Story Of Iceland (2000)
En provenance de la « Composer Series » de Tzadik voici « The Story Of Iceland » d’Eyvind Kang. Ce dernier est connu comme violoniste et joueur d’alto, il arrange, compose et s’intéresse à la musique « indépendante » et contemporaine, il est membre du groupe « Secret Chiefs 3 » qui enregistra des œuvres sous la supervision de John Zorn. Sur cet album-ci Eyvind joue également du tuba, de l’euphonium, de l’oud, de la guitare, des percussions et divers instruments exotiques.
Je ne cite pas les accompagnateurs car ils sont nombreux et changent au fil des pièces, signalons cependant Bill frisell sur « Hour Of Fair Karma » pour sa notoriété. L’album est très beau, les cinq premiers titres forment un cycle appelé « The Story Of Iceland ». La musique n’est en rien contemporaine ou déstructurée, bien au contraire elle semble puisée au fond des âges avec cette image de couverture qui s’ouvre sur le Moyen-Age, c’est donc un savant mélange qui nous est offert, avec des mélodies, des trames répétitives, une sorte de tension également qui s’évacue lentement.
Des mélodies simples s’imbriquent sur des rythmes qui évoluent sans qu’on n’y prenne garde, les climats créés sont envoutants et dépeignent cette terre d’Islande, avec à la fois sa froideur et son feu intérieur, il ressort de ce mélange une sorte de romantisme vagabond, de magnifiques paysages où se cachent des elfes, des géants, des trolls, des nains et des fantômes…
La sixième pièce qui n’appartient pas à la suite est assez différente, elle se nomme « 10 :10 (the beloved one) » c’est une pièce chantée par Eyvind Kang qui échange avec des voix féminines. La structure est très rock, sur un rythme assez basique, et surtout avec une certaine épaisseur, apportée par d’incessants ajouts instrumentaux, continuels, qui enrichissent la pièce en lui donnant un surcroît de puissance tout au long de ces dix minutes dix, l’impression est assez phénoménale…
Une courte pièce termine l’album au son du gamelan, l’orchestre de percussions traditionnel indonésien. Vraiment un bel album, dépaysant, étonnant, une impression de voyage, à la fois dans le temps et dans l’espace.