Décidément G.O. sort au rythme de croisière d'un album studio tous les 4 ans.
Après Mind Control qui montrait la face la plus élaborée du PowerElectronic contemporain, Wilhelm Erick remet les couverts pour un "The truth will make you free" qui marque un nouveau départ pour le quatuor. En effet le groupe se sépare de son second vocaliste, Walter Adam von Dewitz qui répond au doux pseudo très évocateur de Roland Freisler, pour d'obscures raisons restées dans l'ombre.
1760 !
C'est le nombre de copies vinyles éditées pour l'occasion. Couillu ? En effet ! Pour un style qui ne compte que qq milliers d'aficionados, G.O. nous habitue à des sorties très limitées depuis ses débuts, n'excédant jamais les 500 copies. Et pourtant tout s'est écoulé.
Un package somptueux, le masque de mort orne la pochette du vinyle : un carton épais à 2 panneaux qu'on ouvre pour découvrir la version CD de Leichenlinie remasterisée pour l'occasion (pour les qq envieux qui seraient passés à côté de la version vinyle de 1989 à 291 copies) et en ouvrant un panneau supplémentaire on découvre le vinyle 180 grammes. Inutile de vous parler du design de la pochette...
Musicalement, aux premiers sillons, on sent que G.O. s'est calmé, exit les hurlements, les déflagrations de bruits blanc, le rentre dedans primaire. Ici, tout devient plus profond, prend un autre aspect bcp plus intimiste et misanthropique que dans les albums précédents, l'ambiance est plombante, "ambiantique" mais malsaine, l'impression qu'on vous cisaille lentement avec un sourire figé, comme une sorte de harcèlement intelligemment mis en place, de sorte que tout le monde le décèle mais personne n'ose se lever contre. Une sorte de métaphore de notre système mondial capitaliste, la manipulation grande échelle de nos dirigeants.
Le nouveau G.O. c'est ça, une sorte de râle long et plaintif, des nappes d'agonies, une sorte d'ambiance "bruitiste" planante moins agressive que par le passé, mais toujours oppressante à la limite de l'angoisse.
Le renouveau Genocide Organ trouve ses lettres de noblesse dans ce 4éme opus. Même si on préfère les premières productions on ne peut que saluer une telle mise en place des attributs typiquement industriels et s'incliner devant.
Le groupe signe ici un des meilleurs albums de PowerElectronic, emprunt du pessimisme le plus profond, le calme ne témoignant que du sérieux du propos.
Au Panthéon !