La première chose qui frappe à l'écoute de ce disque est l'absence de Scott Rockenfield (batterie). Son touché si particulier contribuait grandement à l'ADN du groupe. Sur cet album c'est Todd La Torre (chant) qui reprend ses baguettes pour l'occasion, le bougre étant batteur à l'origine et il faut reconnaître qu'il s'en sort très bien même si son jeu est plus direct et conventionnel. Si les premières écoutes de l'album ne m'ont pas spécialement enthousiasmé, j'avoue qu'il a fait son petit effet au fil du temps et qu'il est pour moi un cran en dessus de ses deux prédécesseurs grâce à une approche plus classique et émotionnelle de la musique qui laisse malgré tout la place à des morceaux plus progressifs en deuxième moitié d'album. L'album gagne ainsi en cohérence et force de frappe et ne laisse plus cette impression désagréable d'avoir affaire à une collection de morceaux que j'avais trop ressentie sur Condition Hüman. On touche même parfois à l'excellence comme sur Dark Reverie (typiquement le genre de morceau épique et mélodique que j'adore) ou sur Portrait qui est pour moi le meilleur morceau du groupe écrit depuis la sortie d'Empire en 1990.
Mon seul regret est que l'identité de Queensrÿche s'en est un peu allé avec le départ de Scott, la musique du groupe ressemble désormais davantage aux groupes progressifs mélodiques scandinaves, je ne peux m'empêcher de penser à des groupes comme Pyramaze, Avian et autre Pagan's Mind quand j'écoute ce disque qui sont quand même des seconds couteaux dans le genre (même si j'adore ces groupes). Je ne peux m'empêcher de penser il faudra certainement un album encore d'un autre niveau pour que Queensrÿche redevienne LA référence du Metal progressif qu'il a un jour été.
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