Faraqu'est-ce que c'est bon.
Pépite du rock indépendant, The View From This Tower est sorti en 2000 dans un certain anonymat. C'est l'unique album d'un groupe, Faraquet, qui aura connu une existence éclair, le cul entre deux siècles (1997-2001). Puisant son inspiration à la fois dans les sonorités dissonantes de Fugazi et dans la technicité du math-rock (on pense surtout à Polvo pour l'approche mélodique), ce groupe sorti de nulle part fait des merveilles.
La complexité de leurs compositions s'accompagne d'un incroyable sens de la mélodie, qui se manifeste par un chant clair qui sonne fragile (et non, pas 'émo' je vous vois venir). "Cut Self Not", qui ouvre l'album, en constitue le meilleur exemple. La guitare, agressive et imprévisible, vient trancher avec la vulnérabilité de la voix. Ce contraste fait toute la force de Faraquet : la rigueur et le calcul de la composition, l'urgence et la spontanéité de l'émotion.
Le groupe semble aussi pointilleux qu'imparfait, créant des morceaux foutraques comme "Song for Friends to Me", un morceau de 1'38 avec des trompettes (?), pour enchaîner sur des titres plus soft, au tempo ralenti, comme "Conceptual Separation of Self", où des violons se font entendre (?!). Tout aussi incongru, on peut entendre un banjo pendant quelques secondes sur "Study in Complacency" . Il est clair qu'un trop plein d'idées traverse l'album, mais c'est aussi ce qui lui confère une vivacité remarquable.
Au passage, voilà certainement le combo gagnant de l'album : l'enchaînement entre le très accrocheur "Study in Complacency" et "Sea Song" qui semble dans une continuité parfaite, baissant d'un ton la guitare pour rendre la mélodie plus douce et soignée encore.
Nulle doute que des formations comme 31knots - qui a d'ailleurs vu le jour en 2000 - s'en sont inspirés pour leur musique.