Nadir frappe fort sur Londres! Hammill l'alter ego n'a qu'à bien se tenir!

1993 Hammill tourne en Europe. En moins de 2 je fais ma valise et part pour la Hollande pour deux concerts Tillburg et Amsterdam. Yahou ! C'est la tournée après la sortie de The Noise. Deux morceaux ici sont joués !

Tillburg n'a aucune place assise et c'est un surprenant concert qui s'ouvre à peu de choses près pareil au live enregistré ici. Sauf que Crying Wolf (Over) ouvrait le show. Malheureusement à Londres, il y eut un problème avec le tape. Exit Crying Wolf.

Ça rocke fort et ça danse à Tillburg ! les puristes et les progs -afficionados n'ont qu'à bien se tenir. C'est Nadir qui est en scène et Hammill à 44 ans “ still can be Nadir”. There goes the daylight !

Sci-Finance (VDG Vital) en est la première preuve. Le son est cru, sans fioritures, le drum de Manny Ellias (Tears for fears) tient le beat sèchement. Ça rock et Nadir n'a pas l'intention de laisser sa place à Hammill. Yeah !

Puis étonnamment un autre morceau de VDG: The Habit Of The Broken Heart. Évidemment avec Potter à la basse et Stuart au violon on a presqu'une forme de VDG sous les yeux si ce n'était du drum différent de Manny. Le morceau est plus envolé au niveau du violon, la voix plus dure, plus criante. C'est Nadir ! Yeah !

Sign( Sitting Targets) enchaîne avec la basse lourde de Potter et là ça se met à déménager sérieusement ! À Tillburg toute la salle dansait ! C'était absolument fascinant de voir qu'Hammill pouvait faire un rock intelligent emporté par Nadir, et se foutre de tout ce qu'on attend de lui ! la guitare électrique s'élève et Hammill avait un plaisir fou, comme rarement je l'ai vu avec un band ! Même avec le K Group ! Il faut dire que le violon de Stuart est plus fou et plus enlevant que la guitare cérébrale de John Ellis. Revenons à Sign et son rock direct , on tape du pied oui ! On chante avec lui: Sign The Picture ! Comme il est bon de voir Nadir se défoncer ! Inoubliable ! Il fallait être là pour saisir ce fabuleux moment Rock and Roll ! et le disque , il faut le mettre dans le tapis ! Le morceau dure 5 minutes de plus que sur Sitting Targets ! Ça dit tout !

I Will Find You suit, un titre de Fireships , le seul faible de l'album et ici un peu meilleur en live. On se demande ce qu'il vient faire dans le concert ! On aurait souhaiter mille fois plus un Crying Wolf !
Le morceau réussit toutefois à imprimer sa marque grâce à la basse saccadée et au violon . Donc mieux que l'original mais ...
Puis le deuxième morceau de Over de la soirée : Lost and Found,( le premier évidemment étant Crying Wolf non enregistré). C'est la première version Live du morceau et c'est toute une version ! Dès le début la voix de Falsetto nous capte. Le morceau se développe lentement martelé par le drum sec mais au moment du cri : La Rossa extands her hand” le band gronde, ça va faire mal ! Et ça décolle dans un esprit très Nadir , la guitare électrique fait vibrer le morceau soutenu par un son touffu-rock, un peu psychédélique même par moments cette guitare ! La finale déménage solide ! Une merveille le loup hurle , tout s'accélère : “ Put on your red dress baby, 'cause we're going out tonight” Nadir est hot !

L'angoissant Planet Coventry ( The Noise) est joué de façon magistrale. L'ouverture est fascinante. C'est le temps d'allumer les substances si vous êtes encore fumeur ! La guitare rappelle Vital un peu, le son est sourd, toujours prêt à exploser. C'est du Nadir très cru , qui vous gifle son rock sans pitié ! Oui effectivement : “ tu te réveilles et tu es nu sur la scène” chante Nadir-Hammill. On étouffe un peu aussi comme sur Red Shift ! C'est du grand morceau entre le cauchemar et la plongée dans un incendie punk !

Empress's Clothes (Sitting Targets) maintient le band sur un fil tendu au-dessus du public! C'est un des morceaux les plus durs de Sitting Targets. Pas étonnant qu'il soit au programme. On décolle tranquillement, on tape du pied, le son est magnifique , à plein volume , une lenteur crachée qui s'accéllére jusqu'au délire de la voix et du violon. Magistral ce rock !

Puis le tranchant Cat's Eye Yellow Fever de VDG (Pleasure Dome...) obtient sa première version Live avec DRUM ! Sublime ! Juste Sublime... Quand ils l'entamèrent les deux soirs en Hollande la salle devint hors de contrôle. Les têtes se frappaient dans l'espace comme dans un concert punk ! Un groupe punk qui aurait du génie ! Voilà ! la finale ici est tout simplement superbe. Stuart décolle au violon soutenu par la basse et ce drum , que beaucoup n'aime pas, et que moi j'adore . Plus rock, Manny amène Nadir-Hammill ailleurs et c'est tant mieux ! Hammill se fait discret laissant le band à ses envols ! Incontournable !

Primo on The Parapet est un morceau absolument sublime live ! Stuart absent étonnamment sur The Noise , imprime ici une langueur et un rasoir tranchant voire sa guillotine au morceau ! Le morceau qui faisait 8 '40 en studio s'étire ici à 12 minutes et demi! Et ce cauchemar, miroir des camps de concentration, est un des morceaux les plus terrifiants de Hammill post-90. On sent les barbelés et le four crématoire tout au long du morceau. Personne n'est innocent ! personne n'est imunisé ! Non nous devrons jamais oublier cela ! Et nous n'oublierons jamais cette version qui brûle ! Hammill-Nadir lève un dernier toast à Primo et hurle un dernier “ Not to Forget ” apocalyptique et le concert est terminé !

Le rappel est un Central Hotel (Sitting Targets) qui rock fort. “I can't help it if i am still what i was ” chante Hammill-Nadir. Il chante aussi “Je cherche un rythme et et je m'aperçois que j'en ai pas” Ça c'est du Nadir tout craché par l'esprit !

Évidemment si vous vous attendez à du Hammill prog, complexe, ceci vous déboussolera. Et si vous prétendez aimer Nadir et que vous n'aimez pas cet album,je m'interroge . Nadir n'est pas un personnage de fiction, il rock et veut sortir à intervalles réguliers dans la carrière de Hammill. Un artiste va où il veut, la démarche de Hammill se rapproche de très près de celle d'un Neil Young quand il fait un album de Rockabilly (Everybody's Rocking). On peut détester cela mais il faut s'incliner, car c'est rudement bien fait !

Hammill quand il joue à Nadir , laisse beaucoup de fans derrière. Les mêmes fans qui encensent Nadir's Big Chance et qui sont dont fiers qu'ils aient influencés Johnny Rotten et cie. Ici Nadir est vivant et Hammill prouve qu'il peut encore l'incarner magistralement ( à 44 ans)

Non il ne peut s'empêcher d'être ce qu'il était une dernière fois ! N'en déplaise à tous ses fans de prog !
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PS: Après le show de Tillburg au backstage j’échangeai un t-shirt home -made de Hammill à l'officiel de Fireships à Manny Ellias.. je l'ai encore !
PS: Le lendemain soir le concert d'Amsterdam fit danser la salle mythique du Paradiso ! Un grand moment !