Pendant une petite décennie Whomadewho fut, à mon humble avis, un des groupes les plus passionnants à observer (et bien évidemment à écouter). De leurs débuts en 2005 avec l'album éponyme de pop rock sautillante, en passant par leur short album Knee Deep aux résonances dépressives et psychédéliques (en témoigne le magnifique Every Minute Alone) jusqu'à leur Disco triste de Brighter en 2012, l'audace permettait à chaque opus un renouvellement aussi efficace que bénéfique à leur carrière indé, et toujours dansante. Pour les avoir vu au bas mot 4 fois sur scène, le spectacle était aussi et à chaque fois dans la salle, ce qui complétait le beau tableau.
En 2014 vient l'amorce d'un virage plus "propre", voire plus FM, avec l'album Dreams, lorgnant vers les sons les plus connus de M83, probablement sous l'influence de leur batteur (Tomas Barfod, également DJ dont le premier album Salton Sea était tout aussi ambitieux, pour finalement lui aussi s'orienter vers un son plus club), le groupe se montrait désireux de s'offrir un nouveau visage, et le public qui va avec, mais relativement en douceur, de sorte que j'y trouve encore mon compte.
Et soudain sort Through The walls, l'album de la déception, qui clame haut et fort leur envie de rassembler les foules via un son fluo destiné aux mauvaises boites et aux mauvaises bande originales de film français, dans lesquels nous verrons des ados plein d'avenir danser au ralenti en revendiquant qu'eux aussi ont le droit d'être heureux, merde. Peu de choses à sauver dans le naufrage, si ce n'est un refrain glané ici, un couplet intéressant là, pour qui se donne la peine d'aller au bout des 12 titres. Vous l'aurez deviné, j'en suis sorti un peu aigre, mais tout le monde fait des erreurs, et rares sont les groupes qui, au bout de presque 15 ans de carrière, ne se sont pas pris un mur à un moment donné. Sans rancune donc. Espérons toutefois que Through the walls marque la fin de cette vilaine période.