Titanomachy
6.7
Titanomachy

Album de Gorgon (2016)

Une galette de death symphonique français qui n'a rien à envier aux grands noms du genre

Depuis le temps, vous devriez connaître mes petites lubies: quand on me recommande un album, j'ai tendance à acheter d'abord et écouter ensuite. J'avoue, ce n'est pas toujours une stratégie gagnante, mais dans le cas de Titanomachy, de Gorgon, ça s'est avéré être une plutôt bonne idée. Pour le coup, la recommandation ne vient pas de Fred Bezies – même s'il en a aussi parlé – mais d'un des lecteurs du blog, Alopex.


Gorgon, c'est un groupe de death-metal symphonique, qui rappelle quelque peu des groupes comme Dimmu Borgir ou Septicflesh ou, de plus loin, Blind Guardian avec du growl. En général, on s'attend à voir un tel groupe débouler de Scandinavie, d'Allemagne – voire de Grèce – mais ce sont bien des Français, même des Parisiens, derrière ce bouillonnant concept.


Si je dis "concept", c'est bien parce que Titanomachy raconte une histoire. Comme son nom l'indique aux hellénistes, elle implique des Olympiens qui vont aller poutrer la tronche aux Titans, dans une œuvre en huit pistes et quarante minutes, dont la dernière, "Elysium", compte pour un bon quart de l'ensemble.


Évacuons tout de suite les points qui fâchent: si vous cherchez de l'originalité à tout crin, passez votre chemin! Gorgon ne sort pas vraiment des sentiers battus; à vrai dire, cette branche du metal tient beaucoup de la route nationale, voire de l'autoroute mineure. Seulement, ils s'y engagent avec l'équivalent de la batmobile version The Dark Night, abreuvée au nitrométhane et pilotée par les Spartiates de 300 en furie.


Oui, c'est une image pour dire que Titanomachy, fidèle à son titre et à son concept, poutre un max. On a droit au combo gagnant du metal qui tabasse et de l'orchestration symphonique qui tabasse aussi, le tout mis en valeur par une production qui tabasse et, en prime, un visuel de pochette qui tabasse aussi. Ajoutez aussi une pointe d'inspirations orientales, histoire de faire exotique.


Dans ce Titanomachy, tout est bon. Au minimum. Il y a une belle volée de morceaux de très haute tenue, certes pas particulièrement innovants, mais extrêmement bien foutus. Il y a également une poignée de pistes excellentes, à commencer par "Arising Thunderlord", "Ashes and Blood", "Titans Unleashed" ou "Everlasting Flame of Olympus".


Pour un groupe dont c'est le premier album, ça sent quand même le professionnalisme en béton, avec une production pour adultes. Le seul défaut est mineur: il faut passer par les "grosses" plateformes – celles qui riment avec "mes thunes", par exemple – pour l'obtenir. Mais il en vaut la peine: c'est une galette qui n'a rien à envier aux grands noms du genre.


Chronique précédemment publiée sur alias.codiferes.net

SGallay
8
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le 6 avr. 2017

Critique lue 76 fois

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