Grand Magus, je ne connaissais pas. C’est lors de mon écoute du dernier Ayreon (The Theory of Everything) que j’ai pu découvrir la puissante voix de Janne « JB » Christoffersson, que j’ai pris grand soin de noter dans un coin de ma tête. L’occasion de découvrir le groupe s’est présentée quelques mois plus tard, avec la sortie de leur nouvel album.
Et quel album ! À l’image de sa pochette, Triumph and Power est épique, chaud et classieux. Simple, mais diablement efficace. Pas de superflu, le style est précis et sans fioriture. Du heavy bien lourd en somme, lorgnant parfois sur le doom, ponctué de quelques influences scandinaves bienvenues qui surgissent de temps à autres. Le tout est porté par le timbre si particulier de JB, à la fois chaud et grave, qui vient donner un vrai cachet à l’ensemble.
En témoignent des morceaux comme On Hooves of Gold, qui entame l’album de la plus belle manière avec ses chœurs caverneux à faire frissonner jusqu’à ce qu’un premier riff bien senti te pète à la gueule, ou encore le morceau éponyme qui après un couplet progressif, lente marche vers le champ de bataille, te lance un refrain épique, combattif comme jamais. Les titres guerriers se succèdent, gravant dans nos têtes leurs furieuses mélodies comme dans du marbre. Deux pistes instrumentales bien choisies viennent à point nommé pour instaurer ce délicieux moment de calme annonçant la tempête qui va suivre : The Hammer will Bite, véritable pépite, sans doute le meilleur titre de cet album qui se clôt avec majesté.
Grand Magus, c’est un groupe qui se prend pas la tête, qui va droit au but, et qui t’envoie des riffs bien bourrins dans la face. Grand Magus fait pas dans la démonstration technique, non, il va à l’essentiel, t’emmène au cœur du combat, en brandissant basse et guitare bien affûtées. Emporté par son souffle épique, tu plonges aussi dans la bataille, et tu te prends bientôt à scander les refrains hauts et forts, accompagnant JB comme un seul homme.
« Fight for glory until death. Hail victory ! »
Alors c’est vrai, de par sa simplicité, Triumph and Power pourrait finir par lasser. Ça ne révolutionnera pas le genre non plus, mais au fond, c’est pas vraiment important. C’est un album efficace, qui donne une sacrée patate, et c’est tout ce qu’on lui demande.
Et je ne résiste pas à l’envie de finir cette critique en citant ma mère qui, arrivée au terme de l’album, a déclaré avec son air de pas y toucher :
« Ça, c’est du bon son. »
Alors, si même elle le dit…