L’été se termine mais Omar Rodríguez-López continue de sortir des albums. Umbrella Mistress est le cinquième de cette nouvelle série de 12 albums. Autant vous dire que nous avons à faire à la crème de la crème du nouveau son folk/rock du guitariste portoricain. Un renouveau artistique que l’artiste avait amorcé avec succès grâce à Corazones et qui est aujourd’hui à son paroxysme. Seule ombre au tableau : cette horrible pochette ! Mon dieu ! Qui ? Pourquoi ? Comment ? C’est vraiment laid. Une bonne pochette d’album est toujours un plaisir complémentaire à celui de l’écoute, mais là… Heureusement, l’album tient très bien la route.
Mélange des genres.
Rodríguez-López entame l’album avec le planant « Saloenliaze ». Un morceau qui permet de comprendre d’entrée de jeu sur quoi nous sommes tombés : un hybride entre le folk, le rock psychédélique et les efficaces compositions de la pop music. Omar réuni ses multiples horizons musicaux avec talent tout en faisant preuve d’une certaine finesse, histoire de ne pas rendre le tout trop indigeste. « Eastern Promises » et « Tell Me What I Did Wrong » sont l’irréfutable preuve de cette minutie, tout en étant tout deux témoins de cette vague rétro qui envahit le son de Rodriguez-Lopez.
Un petit coup d’œil dans le rétroviseur qui donne au son de cet album des aspects éphémères et vulnérables. Mention spéciale aux synthétiseurs utilisés sur la plupart des morceaux, un bel hommage aux sonorités prog/rock des années 70’s. Les pianos presque désaccordés que l’on entend tout au long de l’album viennent accentuer cette sensation de visite au cœur d’une époque désormais révolue.
Omar en a toujours sous le coude !
Après une pléthore d’albums, Omar Rodríguez-López arrive toujours à nous surprendre. Son génie de composition est tout simplement incroyable. Il prouve avec cette nouvelle série d’albums qu’il sait y faire en terme de musique accrocheuse. « Winters Gone » est le témoignage de cette justesse et de cette efficacité de composition. Le refrain reste en tête et le morceau s’écoute en boucle sans jamais que l’ombre d’un quelconque ennui ne pointe le bout de son nez.
Les racines progressives du musicien ne sont jamais très loin. Le génie de El Paso sait toujours y faire quand il s’agit de jouer avec nos émotions. C’est ce qu’il fait avec une froideur effrayante sur « Trhough Wires », rappelant non sans surprise « Asilos Magdalena » des Mars Volta. Le morceau est calme jusqu’à l’explosion de la guitare, qui part alors dans un solo désespéré. Une beauté !
Umbrella Mistress est encore un superbe album à ajouter à l’immense collection que propose Omar Rodríguez-López. Une défonce romantique qui possède un pied dans le passé et l’autre dans une brume étonnamment apaisante. Le tout enveloppé dans une production soignée et maline ! Sans aucune hésitation, c’est un très bon 4,5/5 Omar avec des grosses lunettes !