J'espère que vous aimez le post-rock instrumental d'origine française, parce que vous allez continuer à en bouffer, toujours grâce à Fred Bezies. Aujourd'hui, c'est le groupe orléanais Have the Moskovik, découvert par son album de 2011, Une simple théorie des glaces en terrasse.
"Simple" n'est pas exactement le mot qui me vient à l'esprit en écoutant cet album. À commencer par le titre. Musicalement, on est dans un domaine particulier du post-rock, dit "cinématique", qui intègre des enregistrements divers – actualités, extraits de films, poèmes, etc. – et qui, dans le cas de Have the Moskovik, inclut également un violon alto.
Une simple théorie des glaces en terrasse est un album plutôt court – presque plus court que son titre. Il ne compte que six pistes, entre deux et sept minutes, pour un total d'une demie-heure.
Le post-rock cinématique de Have the Moskovik a un côté déjanté, façon Jean-Pierre Jeunet: le freak show à la française, ponctué de poèmes (Saint John-Perse et Leconte de Lisle, notamment) et d'extraits de films (The Last Starfighter) ou d'antiques émissions de télévision, avec le lancinant violon au-dessus de l'affaire.
Tout en décalage, Une simple théorie des glaces en terrasse propose une musique bien maîtrisée, une ambiance bizarre et prenante. L'album est disponible sur Bandcamp à prix libre; il est d'ailleurs sous licence Creative Commons; "la musique appartient à ceux qui l'écoutent", affirme le groupe.
Je recommande également, au passage, le plus récent album de Have the Moskovik, intitulé Là où les idées vertes incolores dorment furieusement. Il est plus "sérieux", ponctué d'extraits d'émissions de télé américaines probablement enregistrées pendant Occupy Wall Street, mais également intense.
Lui est plus difficile à obtenir en numérique et c'est grâce aux bons offices du groupe que j'ai pu le découvrir, même si lui aussi est distribué sous licence Creative Commons.