Chico Freeman, Mal Waldron et Tiziana Ghiglioni - Up And Down (1992)
Retour vers Chico Freeman mais cette fois-ci au début des années quatre-vingt-dix avec le grand Mal Waldron au piano et Ricky Knauer à la basse, il y a également Tizana Ghiglion au chant sur deux pistes, « Hiromi » et « My One And Only Love ». L’album est sorti sur Black Saint, le label italien, et a été enregistré les vingt-six et vingt-sept juillet 1989 en studio, à Milan.
Souvent sur ce label on trouve un petit côté expérimental ou d’avant-garde, il y a en effet une petite dose dans ce goût-là reconnaîtra-t-on, mais c’est juste léger, comme la voix de Tiziana sur le second titre qui vire côté ballade, l’occasion pour Chico d’emboucher le sax et de crooner, bien soutenu par Mal qui s’y connaît dans ce registre, lui qui a accompagné Lady Day, qui peut dire mieux ?
Une petite valse ensuite, c’est écrit dans le titre, « Tyrolean Waltz », c’est signé Mal, maître en compositions, on entend les trois en solo qui se succèdent, le soprano cette fois, la basse qui sautille et fait des pas en tournoyant…
« Aftermath » ensuite, le ténor qui dessine des arabesques et Mal qui muscle et solidifie le rythme, de quoi assurer l’envol du sax vers des cieux azuréens, mais le capricieux ténor retourne soudainement à la terre où il s’installe et gronde, un duo qu’ils signent de concert, l’impro fut bien belle ! Un standard ensuite « My One And Only Love », avec Tiziana qui chante à nouveau, ballade sucrée au format convenu, avec un beau solo de Chico qui rafle la mise…
Les deux titres sans doute les plus marquants de l’album sont le titre d’ouverture et celui de fermeture. « Battleground » qui ouvre l’album, à la fois sombre et tendu, un peu comme si le piano et le sax se cherchaient, l’un rattrapant l’autre, s’observant en dessinant des pistes qui se croisent et se combinent petit à petit, une impro à deux très brillante et même fascinante quand on s’y plonge…
Chico est arrivé avec « Up and Down » sous le bras, il clôt ainsi la rencontre en trio, de belle façon, il s’appuie sur une solide rythmique pour développer un long solo avant de laisser la place, puis de revenir pour conclure brillamment ce bel album qui plaira à ses amateurs ainsi qu’à ceux de Mal Waldron.
Sans atteindre cependant les sommets de complicité que ce dernier a pu connaître en compagnie de Steve Lacy, mais là c'est autre chose...