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6.9
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Album de Truckfighters (2016)

Tiens ! Un album de TRUCKFIGHTERS. J’avais découvert et apprécié comme nombre de fans les suédois grâce à Gravity X en 2005, fer de lance d’une scène stoner en Europe alors à ses balbutiements. Mania en 2009 m’avait emballé. Aussi, c’est avec un réel plaisir que je découvre que le groupe, après plus de quinze ans d’existence, un record du nombre de batteurs en poche, sort son cinquième opus sobrement et symboliquement intitulé V.


Alors, où en est TRUCKFIGHTERS en 2016 ? À la première écoute, le groupe reste fidèle à sa rythmique basée sur une basse assourdissante et les solos de fuzz si caractéristiques, telle l’empreinte ADN du groupe. Une production nette et sans bavures fait la part belle à des variations vocales cristallines et aux structures musicales “start/stop” si chères aux 90’s : non, les Truckfighters ne s’en cachent plus et glissent peu à peu leur stoner rock vers un son plus grunge ou prog rock. Et c’est tout à leur honneur de vouloir alimenter leur musique de nouvelles influences et éviter de tourner en rond dans l’underground. Un peu à la manière du ‘sieur Homme, premier fan du groupe. Mais voilà. N’est pas QOTSA qui veut. Que trouve t-on quand on gratte le vernis après plusieurs écoutes ?


Le premier titre est symptomatique de l’album : “Calm before the Storm”. Tout devrait être dit dans le texte. Le groupe démarre par une guitare aérienne accompagnée d’un chant presque susurré ; le tout devant servir logiquement un solo explosif. Et puis non. Le groupe reste sur la pédale de frein, la faute à une production émoussée, linéaire, rendant l’ensemble terne. Et pire, ennuyeux. À force de jouer sur les changements de nuances et les contrastes, les titres s’allongent inutilement, les enchaînements sont discutables (“Hackshaw”, “The 1”) et l’on s’égare complètement à la fin de l’album (“Storyline”).


On pourrait encore pardonner ces constructions lassantes pour les quelques éclats de grooves et de fuzz jalonnant l’album, mais malheureusement les vocalises superflues (voires insupportables) d’Ozo proches d’un Calogero “en apesanteur” terminent de gâcher le plaisir.


À vouloir s’extraire de la scène qui les a vu naître, TRUCKFIGHTERS n’auraient-ils pas perdu quelque chose au passage ? Une production avec moins de mordant, trop lisse, trop propre, élude l’organique de leur musique. Le chant aseptisé et les vocalises pop flatteront les oreilles d’un plus large public rock. Les inconditionnels se réjouiront ainsi d’un groupe à présent MTV-ready. Les autres, les déçus, reconnaîtront certainement les efforts faits par le groupe pour se renouveler, mais en demanderont plus. Et surtout mieux. TRUCKFIGHTERS en est capable.


retrouvez la chronique sur The heavy Chronicles : http://theheavychronicles.com/2016/12/truckfighters-v-fuzzorama-records-2016/

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le 11 déc. 2016

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