Quoi ? Cette série d’albums commence à être longue ? Hmmm… oui. Douze albums, c’est probablement trop. Surtout quand la qualité est inégale. Cet ambitieux projet touche pourtant à sa fin. Weekly Mansions est le neuvième album de l’année pour Omar Rodríguez-López. Cette fois-ci, les instruments électroniques sont mis à l’honneur. Rodríguez-López semble en quelques sortes imiter son petit frère Marcel, aka Eureka The Butcher.


Un fourre tout synthétique


Une fois n’est pas coutume, notre guitariste préféré range sa six cordes au placard et sort ses synthétiseurs et boîtes à rythmes. S’enchaînent alors pas mois de quatorze titres tous aussi variés les uns que les autres. Difficile de trouver une homogénéité sur ce disque. Parler de pop expérimentale ne serait pas assez explicite pour expliquer ce qui ressort de Weekly Mansions. « Essential Punishments » ouvre l’album sur des bizarreries et des bidouillages oppressants. Une atmosphère que sait très bien mettre en œuvre Omar Rodríguez-López. Une ambiance qui sera le fil rouge de l’album. Rodríguez-López y travaille des sons très intéressants (« The Editor »). Un travail de rat de laboratoire qu’il ré-exploite sur d’autres morceaux aux teintes beaucoup plus dansantes.


Omar et la musique de boite de nuit !


Le papa des Mars Volta a décidément l’envie de montrer qu’il sait tout faire. Une manie qui lui joue parfois des tours… Néanmoins, le pari est réussi sur cet album. Des titres comme « A Little Old Picnic In Fort Collins » ou « Rotten Straw Lips » sont de très bon titres pour faire la fête (vous savez à cinq heure du mat’ quand vos yeux partent dans tous les sens). Omar Rodríguez-López utilise des basses et infra-basses opaques, de quoi donner de la consistance aux compositions. Les structures des morceaux sont assez simples, mais très efficaces. Le grain et la saturation sur la voix de l’apprenti chanteur viennent apporter ce brin de folie indispensable à une musique qui serait trop lisse sans cet artifice.


Weekly Mansions est un album assez déconcertant. Les morceaux grand public côtoient les expérimentations les plus étranges. Deux salles, deux ambiances qui nous amènent dans le club glauque du musicien portoricain. Un contraste qui participe à la beauté de cette œuvre. Le conventionnel se mélange aux balbutiements d’un musicien décidément plein de surprises. Bravo Weekly Mansions, tu reçois 4/5 Omar avec des grosses lunettes.


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Valentin_Lalbia
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le 4 déc. 2016

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