Matthew Halsall & The Gondwana Orchestra – When The World Was One (2014)
Matthew Halsall a déjà été évoqué plusieurs fois par ici, pour l’excellent « On The Go » de deux mille onze avec entre autres le magnifique « The End Of Dukkha », pour « Inspirations » de deux mille dix-sept avec Dwight Trible au chant et pour « Salute To The Sun » en deux mille vingt, il enregistre sur « Gondwana Records » ce qui éclaircit la collaboration de cet album-ci qui est également remarquable.
Parlons un petit peu du « personnel », puisque c’est ainsi qu’il est présenté sur la pochette, l’énoncé des instruments joués indique déjà sur le contenu de l’album. Notre héros est à la trompette, Nat Birchall au saxo, Lisa Mallett à la flûte, Keiko Kitamura au koto, Rachael Gladwin à la harpe, Taz Modi au piano, Gavin Barras à la basse et Luke Flowers à la batterie. Les interventions de ces dames sont capitales, la flûte, le koto et la harpe vont ajouter encore à cette « spiritual music » qui s’entend sous les doigts du pianiste et dans le souffle de Matthew Halsall en quête de musique contemplative.
L’esprit de « Trane » n’est pas si loin, mais celui d’avant « A love Suprême » de soixante-deux à soixante-quatre, et surtout avant « le cri », on garde le modal, on y accole des influences orientales, des éléments puisés dans la musique indienne d’Alice, koto et harpe s’ajoutent aux circonvolutions du sax de Nat Birshall et au souffle atmosphérique de Matthew…
Le résultat est superbe et bluffant, tel qu’il apparaît ici, sur les superbes titres qui s’enquillent les uns dans les autres, développant chacun un élément particulier du « tout », chaque pièce possède sa propre identité mais s’articule dans un magnifique ensemble que l’on perçoit comme une sorte de « suite ».
L’identité globale est forte et imprime un style propre. Il est d’ailleurs significatif que l’album se ferme avec « Tribute To Alice Coltrane », car ici on glisse du piano de Mc CoyTyner à la harpe évanescente et bienfaisante d’Alice…
Un album qui ne devrait décevoir personne.