Cela commence par des voix synthétiques aériennes à la Brian Eno pour rapidement se poursuivre par des voix doo-wop, rien que la première minute me séduit et me fait prendre conscience que je suis ici face à un album qui risque de me surprendre. Un mélange atypique, simultanément dans la tradition et dans l'expérimentation, genre d'attitude que j'apprécie particulièrement.
Le premier morceau passé, on plonge brutalement dans un morceau de la plus pure veine krautrock, "motorik" à souhait, sur fond de conversation humoristique, choeur, effets synthétiques et guitare saturée intermittents se terminant sur un ralenti marquant l'épuisement. Comme si tout cela ne suffisait pas, l'éventail sonore s'agrandit encore sur une voix tremblotante à la pop sucrée, genre Donovan, flûte et percus années sixties ... va-t'il nous passer en revue toutes les décennies ?
Le morceau central "The Pastoral" porte bien son nom, divisé en trois parties, le début est ... pastoral, avec sa flûte, sa guitare acoustique et ses percussions, puis un chant d'oiseau, la chute d'un arbre introduisent la deuxième partie ... toujours aussi pastorale, toujours à la guitare acoustique, jusqu'au coup de gong qui nous mène à la troisième partie, des percus à la Jon Hassell, une guitare électrifiante à la Bill Laswell et cette flûte obsédante et hypnotisante nous donnant l'envie de trépigner et de gambader joyeusement à travers la campagne.
La suite fait furieusement penser à Steven Wilson, un côté musique progressive donc, décidément on passera par tous les styles ! Et comme pour confirmer cette direction, un second morceau dans la plus pure tradition progressive, avec parfum de Genesis/Yes et mélange de Moody Blues/Jethro Tull ... la flûte sublime le tout dans un troisième morceau à la superbe mélodie.
Le morceau final, le plus expérimental, clôturant de manière magistrale un album qui ne provoque qu'une seule chose chez moi : l'envie furieuse d'aller à la rencontre de cet artiste (Lars Pedersen) à travers sa discographie riche d'une quinzaine d'albums depuis 1987.
PS : merci à Epitaph et à Yeahmister pour leur éclairage judicieux !