Quand on est fan de ska-punk, on prend vite l'habitude de s'envoyer des tonnes de skeuds merdiques dans les esgourdes, et Dieu sait que j'ai véritablement passé des heures à chercher la perle rare. Le principal problème étant qu'un groupe qui joue du punk en contre temps tout con à fond la caisse tout en ayant l'idée d'y incorporer 10 secondes de cuivres tous les trois morceaux se fait rapidement référencer dans la grande famille du ska-punk. C'est en croyant une nouvelle fois écouter du ska que je suis tombé sur Capdown, sur leur album précédent pour être exact : Pound for the sound. Pour une fois, c'était bien un mélange de ska et de punk, avec la voix dégueulasse qui va bien et des contre-temps furieux. Des vrais thèmes de cuivres (enfin, de saxo, puisque la section cuivre se résume à ce seul membre) et de l'énergie. Pas mal mais trop peu développé à mon goût (en live par contre ça devait envoyer), criard malgré quelques moments de bravoure. Je me lance avec une certaine curiosité. dans ce Wind Up Toys que j'espérais plus mûri (avec un vrai chant par exemple).
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre Pound for the sound et cet album, mais je ne m'attendais pas à un tel changement. Le son est carrément plus propre, le chant semble avoir énormément gagné en inspiration et s'éloigner, comme je l'espérais, de la bête voix "punk bronchite". Bye bye les contre-temps, bye bye les tempos de brute, maintenant c'est du rock énergique. Quelques thèmes de cuivres de temps en temps, peut-être trois ou quatre en tout et pour tout. Ce n'est plus ni punk, ni ska, mais ça ne me déplaît pas. Les mélodies sont plutôt efficaces et les riffs cognent, tout est plus immédiat. L'excellent "No Matter What" achève de me convaincre que l'album est plutôt chouette.
C'est après que ça se gâte. Passé l'effet de surprise, on se rend compte que la voix, si elle a bien progressé, varie tellement peu qu'elle commence à irriter. Les morceaux bien punk font mal, notamment pour un autre énorme défaut du disque : le son de la caisse clair. Au début ça m'avait pas accroché mais ce putain de son est rapidement venu m'agresser sans plus me lâcher. Au point qu'aujourd'hui, je n'apprécie plus tellement No Matter What. Sérieux, c'est quoi ce son balourd, sourd, envahissant ? Accompagné du jeu parfois bien lourd du batteur, ça créée un dangereux mélange. Les "Poum Pa Poum Pa Poum PA PA PA PA" excités et burnés qui parsème l'album deviennent des épreuves à traverser. Je ne m'explique pas ce choix de son qui gâche énormément l'écoute. C'est dommage car en soit l'album est plutôt bon, dans un style certes peu novateur (ça m'a fait penser par moments à du LostProphets, du peu que j'ai écouté ce dernier groupe) mais qui sait rester efficace et accrocheur sur une petite moitié.
Moins crade que le précédent, moins ska et moins punk (ce qui est dommage car les rares passages cuivrés et sautillants sont intéressants, même si rarement assumés à fond), moins fou et plus étriqué sans doute.