Voici un album dont l’original est paru en Turquie à mille exemplaires en 1976. Pas si facile à dénicher, mais heureusement il y a eu des rééditions ces derniers temps. L’album souffre d’une prise de son peu dynamique et peu précise, brouillonne, mais la rencontre est de qualité, principalement entre le batteur percussionniste Okay Temiz et le bassiste Sud-Africain Johnny Dyani qui chante également et joue du piano.


Chacun compose sa face, la première est occupée essentiellement par des compositions traditionnelles turques arrangées par Okay Temiz, il a également composé le titre d’ouverture. C’est un musicien très expérimenté qui a participé à l’éclosion du post-bop en Europe, il a également joué avec Don Cherry dont les conceptions musicales sont à l’œuvre ici.


Johnny Dyani est un musicien très estimé sur la scène musicale, lui aussi a joué aux côtés de Don Cherry à l’époque de l’extraordinaire « Orient » sorti au japon en 1973. D’ailleurs le trio de base était formé par Okay, Johnny et Don, d’une certaine façon cette trinité fonctionne encore sur cet album ou le titre de Don « Elhamdülillah Marimba » est repris par le duo, un des sommets ici.


Deux autres musiciens turcs participent à l’album, Saffet Gündeger joue de la clarinette et du violon, Odüz Durukan de la basse électrique, et, pour finir les présentations, un homme venu du froid, le suédois Gunnar Bergsten au saxophone.


Les deux faces sont d’inspiration très différente, la première, turque consiste essentiellement en une relecture extrêmement modernisée, à l’énergie presque rock, de traditionnels, elle est épatante et sent bon les parfums du Moyen-Orient. La seconde est plus africaine, plus funk et rythmée, elle suscite la danse et respire la sueur, elle s’ouvre au balancement des corps autour d’un feu imaginaire. Regrettons à nouveau ce low-fi, même s’il se fait oublier au fil de l’écoute

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le 29 nov. 2022

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