Séduit par les nouveaux singles savamment lâchés ces quelques mois et par les concerts surprises gratuits organisés un peu partout par le duo, c'est avec un grand empressement que j'écoute leur troisième galette.
Ne m'attendant évidemment pas à retrouver le Justice tonitruant de Cross, le premier single "Safe and Sound" révélé en juillet donne la tendance : un neo-disco assez prononcé et une importance redonnée aux instruments (ici la basse et les violons). Un virage déjà effectué sur AVD qui, parait-il, n'avait nécessité aucun sample "numérique".
S'enchainent les morceaux "Pleasure", "Alakazam !" et "Fire", puisant dans les sonorités '70, Alakazam en étant je trouve le climax, et également mon morceau préféré de l'album, la disto du synthé me provoquant des sensations proches du coït auditif.
S'ensuivent "Stop" et "Chorus", servant de transition au voyage que nous offre Justice, pour arriver sur des sonorités '80 pleinement portées par "Randy" et "Heavy Metal" (qui n'a de metal que le nom). Les planants "Love SOS" et "Close Call" clôturent, et ne manqueront pas d'être utilisés en rappel de live, comme l'étaient "We are your friends" ou "Audio Video Disco".
C'est donc une virée à travers la décennie 75 - 85, dans la lignée de celle offerte par AVD. Oui, Justice s'est assagi avec les années, à la façon d'un RAM des Daft. Certains amateurs d'electro le regretteront, d'autres salueront un groupe qui sait se réinventer. Reste que la prod est comme toujours hyper soignée, peut-être trop lisse cette fois, j'aurai aimé un contre-pied un peu plus marqué sur certains tracks. Nul doute qu'il s'agit d'un album qui se bonifiera avec les multiples écoutes, comme AVD a su le faire, et qui fait la force tranquille de la "patte" Justice.