Comme la majorité des Phasianidés et malgré sa taille imposante, le paon peut voler, mais c'est de préférence un animal terrestre qui marche, grimpe et court plutôt que de prendre son vol. Le paon fait ainsi partie des oiseaux inaptes au vol.
Le nouvel album de Justice accomplit une parade nuptiale qui se veut irisée et éblouissante dès la jaquette mais qui ne « ravira » pas le destinataire. Les plumes sont pourtant variées, colorées, ont bien été lustrées, mais la magie n’opère pas. Ira-t-on jusqu’à dire que l’on s’ennuie ? Oui, et même pire encore.
Il semble que l’on retrouve dans ce dernier album de Justice une quête de grandeur et de majesté comparable à celle poursuivie par Daft Punk avec Random Access Memories. L’album de 2013 est indéniablement un véritable chef d’œuvre, un travail d’orfèvre, très « studio » (ce que lui avait d’ailleurs été reproché) mais pourvu d'un charme certain : on pouvait en effet l’apprécier comme un véritable requiem, un chant du cygne pour le groupe et leur univers qui, depuis quelques temps déjà, s’éteignait peu à peu).
Les « héritiers » français ne se hissent pas à cette qualité et ne parviennent pas à construire quelque chose d’une track à l’autre. Les quelques pistes qui se dégagent de l’ensemble (« Stop » ou « Randy ») montrent bien combien cette mélancolie péchue, véritable signature de Justice, n’exigeait que quelques ingrédients bien dosés. A l’inverse, d’autres pistes (me) sont presque insupportables, je pense notamment à « Heavy Metal » et aux gémissements lancinants de « Love S.O.S » (je ne retiens du titre que « S.O.S »).
A noter : quand on enlève le casque, ça s’arrête ! (le paon s’éloigne, de sa démarche pataude)
Deux points en souvenir du bon temps.