Brötzm / Paal N-L – Woodcuts
Peter Brötzmann et Paal Nilssen-Love – Woodcuts (2010)
Un enregistrement de concert signé par l’association Peter Brötzmann/ Paal Nilssen-Love, enregistré au Kampenjazz d’Oslo en deux mille huit, en fait, une suite à l’album « SweetSweat » enregistré deux mois plus tôt. Des retrouvailles donc, rien d’étonnant, Peter Brötzmann a toujours aimé les duos anches/batterie et il n’en est pas à son coup d’essai. Après Han Bennink ou Hamid Drake, Paal Nilsen-Love est l’homme de la situation, un jeu tour à tour puissant, volubile ou bien aérien, presque « abstrait ». Cet album laisse la place tant à la subtilité qu’aux déchirements du blues.
Peter Brötzmann explore les anches au fil des pièces, il commence par le saxophone alto sur le morceau titre : son puissant et gros volume. Ensuite il embouche la clarinette et se tourne vers des sonorités plus orientales. Pour « Strong and Thin » il joue de la clarinette basse avec un gros lyrisme, se consacrant essentiellement à l’exploration des sons extrêmes de l’instrument, tandis que Paal Nilsen-Love le joue tout en subtilité, balais, cymbales et douceurs…
Ensuite place au ténor sur « Rode Hard and Put Up Wet », le morceau épique de l’album, dix-huit minutes intenses, du pur Peter Brötzmann en grande forme ! Ensuite retour à l’alto pour le titre suivant « Ye Gods and Little Fishes » excellent également, mais c’est sur le dernier morceau qu’intervient une surprise, Peter Brötzmann jouant du tárogató, un instrument à vent d’origine hongroise et retrouvant, ainsi, notre Yochk’o Seffer, le morceau est assez court et termine l’album de façon délicate, en marchant sur la pointe des pieds…