Za Witrażem
Za Witrażem

Album de Anamor (2018)

Les origines du groupe ANAMOR remontent à 1995. Après plusieurs années de performances sur les scènes polonaises, le groupe enregistre son premier album, Imaginacje, en 2003. Ce projet reçoit un bel accueil critique et public notamment grâce au chant de Marta Głowacka qui est certainement l'une des meilleures chanteuses de prog en Pologne, avec une voix à la fois forte et pleine de douceur. On la retrouve 15 ans plus tard, au sein du même line-up, avec ce Za witrażem ("Derrière le vitrail"). Aucune raison n'explique cette disparition des radars aussi longue, et c'est bien dommage tant leur premier album fut une belle réussite. Qu'à cela ne tienne, aujourd'hui le groupe revient en pleine forme puisqu'il semble n'avoir rien perdu de sa superbe. Chanté (presque) intégralement en polonais, l'album se compose de 9 pistes dans un style folk néo progressif symphonique de très bonne facture. Celui-ci s'ouvre sur un titre de plus de 9 minutes où le groupe va directement poser le cadre de leur univers musical: La guitare de Marek Misiak est langoureuse, la ligne de basse de Roman Kusy bien soutenue, et les claviers de Maciej Karczewski et Marcin Ozimek, bien qu'encore un peu timides, développent une atmosphère futuriste des plus envoutantes. Le titre s'enchaîne sur le suivant dans cette même veine et nous voilà bercé par la voix cristalline de Marta. Les séquences de guitare mélodique s'alternent avec des parties plus rock (Vitree) au fur et à mesure que l'écoute défile. Les changements de rythmes sont nombreux et réalisés avec beaucoup de liant et de sens sans jamais oublier son fil symphonique. La bande parvient vraiment à rester sur une tonalité agréable et éviter tout pathos. En atteste la piste suivante, une balade où le tempo lent vient souligner les nouvelles délicates expressions vocales de Marta, qui même en anglais parviennent à nous bercer. À mi-chemin, on se surprend à entendre quelques sonorités moyenâgeuses. Le mélange des genres peut paraître étrange, il est d'ailleurs plutôt saisissant mais difficile de nier qu'il fonctionne à la perfection. Et puisque je ne vous ai pas encore suffisamment parlé de la diversité du jeu de guitare de Marek Misiak, allons-y: alliant vélocité technique et émotion à fleur de peau sur des soli énamourés, tout y passe! Inutile de tendre vos oreilles outre mesure, vous constaterez par vous-même sur les titres qui suivent à quel point sa palette de jeu est étendue! L'album laisse également la part belle à de nombreuses couches de clavier, toutes de très bon goûts. Celui-ci s'achève sur une longue suite à son titre éponyme, bien construite et intéressante de bout en bout. Anamor réussit donc son retour, avec un disque mélodique, varié, à l'atmosphère ravissante. Une belle petite pépite à découvrir d'urgence!


(Chronique parue dans le magazine ProgRésiste #96)

Del-Flavio
8
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le 26 nov. 2019

Critique lue 30 fois

Del-Flavio

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