Revenons en 2006. À l'exception d'une petite foule, personne n'avait vraiment entendu parler des Jonas Brothers. Leur premier album, It's About Time, qui a connu un échec cuisant, était constitué de chansons d'amour éculées et d'hymnes pop enfantins. Columbia Records, leur label initial, a rapidement coupé les ponts avec le groupe et le regrettera probablement pendant des années. Aujourd'hui, deux ans plus tard, les Jonas Brothers ont bâti un empire. Ils ont joué dans des films et ont participé à une série télévisée Disney, ce qui n'est pas négligeable. Leur dernier album, A Little Bit Longer, est l'un des disques les plus vendus de toute la musique en 2008. Alors, mérite-t-il vraiment toute cette attention ?
S'il y a une grande différence entre A Little Bit Longer et ses prédécesseurs, c'est l'incroyable maturité qui s'est installée tant sur le plan musical que sur le plan des paroles - et c'est pour le mieux. Le morceau d'ouverture "BB Good" comporte des breaks de guitare lourds que l'on s'attendrait à trouver sur un album de rock pur et dur. "Burnin Up" semble émuler les sons de n'importe quelle chanson de Maroon 5. Et si c'était le but, il a été atteint. Un morceau avec un message littéral qui frappe fort est "Video Girl", qui s'en prend aux styles de vie superficiels et aux fausses intentions. La phrase "It's gonna suck when the camera stops rolling" (Ça va craindre quand la caméra s'arrête de tourner) est peut-être un mauvais choix de mots, mais en même temps, c'est un choix de mots fort pour le message fort qui va avec la chanson (bien que quelques personnes choisissent d'être offensées). La tournure la plus surprenante de l'album est sans doute la chanson "Lovebug", un slow acoustique rappelant les Beach Boys, qui est une initiative inhabituelle de la part des Jonas Brothers, mais qui fonctionne et qui est aussi l'un des points forts de A Little Bit Longer. Parmi les autres points positifs, citons la sincérité de "Sorry" et surtout "A Little Bit Longer", la ballade écrite par Nick Jonas qui évoque son combat et sa vision de la vie avec un diabète de type 1. Le morceau, qui comprend la phrase "So I'll wait til kingdom come/ all the highs and lows are gone", s'avère extrêmement pertinent pour les auditeurs et constitue le morceau de clôture idéal.