Wadada Leo Smith, Jack DeJohnette & Vijay Iyer – A Love Sonnet For Billie Holiday (2021)
Voici un album de novembre 2021, « A Love Sonnet For Billie Holiday » par le trio formé de Wadada Leo Smith à la trompette, Vijai Lyer au piano, au Fender Rhodes, au Hammond B-3 et à l’électro, et, enfin, le grand Jack DeJohnette à la batterie. C’est sorti sur "Tum Records", le label finlandais qui siège à Helsinki.
L’album commence directement par l’hommage à Billie Holiday, après une introduction de Jack DeJohnette, Leo Smith se lance dans une sorte de solo déchirant, à sa manière, avec de longues stries qui déchirent le ciel, s’éclipsent et se reforment avec une force toujours renouvelée, se chargeant à chaque fois d’un plein d’émotion.
Sur « Deep Time N°1 » la gravité est toujours de mise, Vijay Iyer tisse une toile sur laquelle Leo Smith lance ses flèches, tintées d’une sourdine, tandis qu’on entend, en bruit de fond, un discours de Malcom X, « "By any means necessary" ». DeJohnette joue de cymbales et des bruissements métalliques, en créant ainsi comme un sentiment d’urgence, une tension qui habite le morceau tout du long.
« The A.D. Opera: A Long Vision with Imagination, Creativity and Fire, A dance Opera » est la pièce la plus longue, dix-huit minutes qui se partagent en trois parties, elle est dédiée au pianiste Anthony Davis, comme l’indiquent le « A » et le « D » dans le titre. On y entend un Vijay lyer plein de dissonances et de romantisme, les deux se mêlant étrangement, dans une fuite en avant, transpercée des fulgurances de Léo Smith, et ornée des mille tintements colorés des cliquetis de Jack DeJohnette. La seconde partie est d’une grande beauté contemplative.
La pièce qui suit « Song for World Forgiveness », signée DeJohnette, est une des plus belles de l’album, le trio se combine avec une grâce infinie autour de cet hymne à la paix, une prière qu’il faudra savoir écouter et entendre…
L’album s’achève sur une impro, encore une fois un album plein et intense emmené par le grand trompettiste, âgé de quatre-vingt-un ans, lors de l’enregistrement.
Dingue !