Le songe d'une nuit d'été
Parfois, on se lance dans l'écoute d'un disque un peu comme une aventure, sans savoir ce qui nous attend, et on se prend une baffe tout aussi inattendue.
Parfois, on a un grand coup de cœur pour une œuvre, comme ça, sans raison apparente.
Depuis quelques semaines je me lance dans la découverte plus approfondie des œuvres de Benjamin Britten. Après un Requiem de guerre agréable mais sans plus, après une très belle Simple Symphony, j'ai trouvé cet enregistrement du Songe d'une nuit d'été, qui est dirigé par Britten lui-même.
Au début des années 60, quand il compose cet opéra en trois actes, Britten n'a plus rien à prouver. Le compositeur britannique a déjà sa place parmi les grands du XXe siècle, il fait ce qui lui plaît.
Cette adaptation de la pièce de Shakespeare donne une image très juste de travail de Britten, à la fois classique et moderne, mêlant les influences.
La partition sait se faire aérienne, féerique, mais parfois une sourde angoisse, un sentiment plus sombre, plus dangereux semble faire surface. En cela, l'opéra de Britten se rapproche magnifiquement du baroque shakespearien, d'une pièce à la fois drôle et légère, mais avec des arrière-goût parfois dramatiques et monstrueux.
Pas besoin d'être un spécialiste ou un amateur de musique moderne pour apprécier cet opéra : la musique de Britten fait tout. Ce n'est pas une "musique savante", c'est une musique des émotion, des sensations. Il suffit de se laisser embarquer et le compositeur fait tout pour nous.