A U R O R A
6.7
A U R O R A

Album de Ben Frost (2014)

Aussi indigeste qu’un quintal de churros à l’aïoli.

Par Johann Trümmel

“Il n’y a rien de plus facile que d’épater le bourgeois”, pavoisait Gaspar Noé, quand on lui demandait si le plan intravaginal d’une bite qui éjacule dans l’objectif de la caméra, dans Enter the Void, était « vraiment nécessaire ». Non, bien sûr, ce plan m’était pas nécessaire, mais il était bien pratique : à coup sûr, les mots « excès » et « mauvais goût » viennent à l’esprit – et c’est tout ce que voulait Noé : choquer.

Ben Frost joue la même carte que Noé. Il le dit lui-même, d’ailleurs, dans une interview accordée au Quietus. Qu’est-ce qui compte le plus pour lui ? « Le coup de pied au cul émotionnel », et rien d’autre. Ce qui veut évidemment dire : le coup de pied au cul qui choque. L’australien Ben Frost, Islandais d’adoption, veut épater le bourgeois lui aussi, en livrant une sorte de horrorcore drone et muet. Sa recette ? Samples de grognements de fauves (By The Throat, Black Marrow), épaisses couches drones ultra dark, jump scares sonores – ces saillies ultra bruyantes, fonctionnant comme des jack in the box ou comme les boogeymen qui hantaient la vidéothèque locale.

Tout cela est facile, voire neuneu. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas efficace, comme l’était Irréversible. Et puis les précédents albums de Frost jouaient tout de même habilement sur les contrastes, et l’amplitude sonore était vraiment ahurissante, entre les plages ambiantes de piano préparé et les saillies de claviers ultra agressifs.

Sur le papier, A U R O R A s’annonce très prometteur : Frost y convie Greg Fox (ex Lithurgy), Shahzad Ismaily (Secret Chiefs 3) et Thor Harris, l’Héphaïstos des Swans, tape ici encore sur ses percussions tubulaires. On s’attend à un déluge rythmique à faire trembler la lithosphère, et on n’est pas déçu. Rythmiquement, le disque est un festin. La variété des percussions, et de leur traitement, est un vrai régal.(...)

Lire la suite sur : http://www.chronicart.com/musique/ben-frost-aurora/
Chro
2
Écrit par

Créée

le 22 mai 2014

Critique lue 569 fois

6 j'aime

4 commentaires

Chro

Écrit par

Critique lue 569 fois

6
4

D'autres avis sur A U R O R A

A U R O R A
evea
7

Critique de A U R O R A par evea

ça s'adresse à ceux qui aime la (fausse) saturation, le larsen, la (fausse) répétition maitrisés. on a l'impression que __ mais en fait non, c'est juste bien maitrisé. La rondeur du son sur la...

Par

le 19 juin 2014

A U R O R A
Shanks-le-roux
6

Gare à l'acouphène

En grand amateur de musiques industrielles j'attendais beaucoup de cet album qui pourrait faire trembler les murs de mes voisins. Au final malgré quelques moments d'ultra violence auditive exquis je...

le 17 juin 2014

Du même critique

Les Sims 4
Chro
4

Triste régression

Par Yann François « Sacrifice » (« sacrilège » diraient certains) pourrait qualifier la première impression devant ces Sims 4. Après un troisième épisode gouverné par le fantasme du monde ouvert et...

Par

le 10 sept. 2014

43 j'aime

8

Il est de retour
Chro
5

Hitler découvre la modernité.

Par Ludovic Barbiéri A l’unanimité, le jury du grand prix de la meilleure couverture, composé de designers chevronnés, d’une poignée de lecteurs imaginaires et de l’auteur de ces lignes, décerne sa...

Par

le 10 juin 2014

42 j'aime

Ultraviolence
Chro
3

Comme une parodie d’une BO de Lynch, interprétée par une godiche lobotomisée.

Par Tom Gagnaire Chez Lana Del Rey, tout semble tellement fake qu'on peine à croire à la sincérité de la demoiselle dans cette tentative risible de vouloir faire un disque plus abrasif, rauque et...

Par

le 26 juin 2014

31 j'aime

29