L'entrée dans les années 90 semble être la pire des choses jamais arrivée à DEF LEPPARD. Ressortissant tous auréolés du succès monstre d'Hysteria, Joe Elliott et ses complices pensaient avoir eu leur compte niveau malédictions en chaîne... Le 8 janvier 1991, Steve Clark décède d'une overdose d'alcool. C'est la goutte de trop. Le groupe, réduit à quatre désormais, enregistre Adrenalize qui sort l'année suivante. Le problème, c'est qu'on est en 1992, et le Hair Metal ne fédère plus tellement les foules...
À l'heure de la déferlante Grunge, Les félins de DEF LEPPARD conservent leur son caractéristique cher à leur précédent album référentiel, Hysteria. On retrouve donc ici des tubes taillés pour les stades, à commencer par l'opener Let's Get Rocked au titre évocateur qui jouit de couplets un peu con-con et d'un clip... Mon dieu, le clip. C'est le Money For Nothing des 90's, accrochez-vous bien. Néanmoins, le titre demeure efficace. Heaven Is est mon titre favori de l'album, de par son riff entêtant et son refrain enjoué. L'ombre de Steve Clark plane sur le très bon White Lightning, que je garderai pour son atmosphère très pesante. Enfin, Tear It Down est un morceau qui témoigne d'encore plus de hargne de la part du combo anglais, et semble lorgner vers l'époque de Pyromania.
Question ballades, le Léopard s'en tire bien. Tonight est une ballade acoustique très mélodieuse, Stand Up (Kick Love Into Motion) et Have You Ever Needed Someone So Bad, bien que sensiblement similaires (la première sonne plus power-ballad tout de même) se laissent écouter avec grand plaisir. On remarquera entre autres le talent de vocaliste de Joe Elliott.
Malgré ça, il demeure sur cet Adrenalize quelques zones d'ombre que je n'ai toujours pas réussi à cerner, à savoir le poussif Make Love Like A Man qui se prétend aussi burné que Pour Some Sugar On Me comme dirait Bernard Tapie, alors qu'à ce prix-là, je préfère me réécouter La Combine à Nanard... Et puis I Wanna Touch U. Déjà, rien que le nom m'horripile, cette manie d'abréger les mots en guise de lettre là... DEF veut se mettre à la page ? Pour être franc, la chanson casse pas trois pattes à un palmipède.
Fût un temps où j'ai été dur avec cet album, moi qui ne jurais que par leurs quatre classiques de la période dorée des années 80. Puis avec le temps, cet Adrenalize a laissé entrevoir des qualités certaines, bien que l'essence furieusement Hard Rock de DEF LEPPARD s'y estompe de plus en plus. Chose assez étonnante toutefois : cet album, avec Keep The Faith de BON JOVI, sont les seuls albums de groupes catalogués Hair Metal à s'être très bien vendus alors en pleine vague Grunge.