Critique de Africa par Flip_per
Vaut surtout pour les interventions de Sanders, et encore pas tout le temps (sirupeux "Heart to heart" !), la partition batterie et piano surtout reste très convenue. "Duo" axé sax-batterie, très...
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le 2 mars 2024
Pharoah Sanders / John Hicks / Curtis Lundy / Idris Muhammed – Africa (1987)
Un petit retour vers Pharoah Sanders avec « Africa » sorti en 1987 et enregistré en studio sur le label néerlandais Timeless Records. On a tendance souvent à rayer d’un trait la période qui suit les albums « Impulse », ce qui est une erreur, même si un tri peut être opéré, en se rappelant toutefois que Pharoah n’a jamais cessé d’être un grand sur son instrument.
Ici c’est le premier titre « You’ve Got To Have Freedom » qui est absolument excellent, et c’est dû à Pharoah qui retrouve la hargne d’antan. Dix minutes hors du temps, qui nous rappellent ce que « le cri » veut dire, quand le ténor vocifère, s’élève et se rebelle en puisant les ressources du feu intérieur.
Au passage on remarque l’exubérance de John Hicks au piano qui assure et contre-assure en bétonnant sévère, la frappe puissante d’Idris Muhammed qui envoie comme un beau diable, seul le bassiste, Curtis Lundy m’est inconnu, mais il est parfait lui aussi, évidemment...
Une reprise de Coltrane, comme Pharoah aime à en faire bien souvent, ici c’est « Naïma », on retrouve le côté apaisé de la ballade, voulu par Coltrane, mais Pharoah tord un peu le thème et y ajoute sa touche, ce qui est très bien. Pharoah reviendra plus tard sur cette pièce qu’il aime jouer.
La suite baigne dans un post bop un peu convenu, « Origin » qui regarde vers l’Amérique Latine et nous renvoie à Gato Barbieri, la reprise du standard « Speak Low » arrache bien et Pharoah s’en sort haut la main. La pièce signée du pianiste, « After The Morning », sur tempo moyen, brille particulièrement le temps du solo de Pharoah, ce qui est déjà bien.
« Africa » est la dernière pièce de l’album d’origine, elle renvoie, le temps de quelques minutes, au Pharoah des albums Impulse, genre « Village of The Pharoahs » avec les ambiances festives autour des rythmes africains. Des bonus circulent au fil des rééditions, « Heart to Heart » et surtout « Duo », les deux sont signés Pharoah, mais « Duo » se singularise car on y retrouve le fameux duo ténor/batterie qui fit tant de belles pistes depuis « Interstellar Space », une pièce magnifique, tirant vers le free, pour finir cet album en beauté !
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Créée
le 21 nov. 2022
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